Culturales 2017 : la rentabilité comme ligne directrice
Le | Agrofournisseurs
C’est une autre conséquence de la très difficile année 2016, pour l’agriculture. L’équilibre financier des exploitations, dossier saisi par la sphère politique, était au cœur de la douzième édition des Culturales, les 14 et 15 juin 2017. Nombre des 280 exposants installés sur la Ferme 112, près de Reims, ont opté pour une approche très économique.
Montée en puissance des arguments économiques
À commencer par l’organisateur, Arvalis-Institut du végétal. La « ferme flexible » de l’institut technique, mais aussi les forums dédiés au désherbage ou au numérique, le parcours protection intégrée ont abordé cette thématique, largement reprise dans les allées. « Réduire les IFT, préserver la qualité des sols ou lutter contre les résistances… ne peuvent plus être avancés comme une fin en soi, explique un agriculteur marnais. Nous avons besoin de mesurer leur intérêt économique pour la santé de nos exploitations. »
Exemple concret chez Syngenta, qui mettait en avant ses orges hybrides. Les agriculteurs locaux sont réticents à utiliser ces variétés onéreuses, car leur contexte pédoclimatique les incite à appliquer une densité de semis importante. « Nos micro-parcelles montrent que les densités pratiquées en Champagne, parfois au-delà de 225 graines par mètre carré, sont au-delà de l’optimum, qui se situe entre 150 et 175 graines, avec une économie de plus de 75 €/ha », explique l’exposant. Un argument qui porte autant que les atouts de la semence face aux maladies ou liés à ses caractéristiques techniques.
L’heure n’est plus au travail en silo
Une autre tendance aura frappé les visiteurs. Au sein du monde agricole, le travail cloisonné par culture, ou par secteur, cède le pas à la synergie entre acteurs. Là encore, les instituts techniques montrent la voie. La plateforme locale du projet Syppre a été inaugurée le 14 juin. Ce projet fédère à la fois l’ITB, Terres Inovia et Arvalis. « Nous travaillons ensemble depuis longtemps, mais le contexte nous pousse à le faire davantage », glisse Jacques Mathieu, directeur d’Arvalis.
Les exposants sont aussi au diapason. À l’image du stand d'Axe Environnement, qui partageait son espace avec le droniste Parrot, l’éditeur de logiciel Ekylibre et le spécialiste météo Corhize. « L’heure n’est plus au travail en silo », confirme l’un des responsables d’Axe environnement. La prise en compte de ce qui se passe chez le concurrent avance également chez les agro-fournisseurs. BASF proposait le système de remplissage du pulvé automatisé, système Ezy-connect. Un prototype qui n’a d’avenir que si l’ensemble des firmes harmonisent les goulots et bouchons des bidons. « Personne n’a envie de s’isoler, d’avancer seul sur ce type de dossier », assure-t-on sur le stand.
Capter le réseau pour mieux communiquer
Le travail en réseau est développé par les firmes. Bayer a profité des Culturales pour lancer le 14 juin le réseau social d’agriculteurs « Capital propreté parcelle ». Huit agriculteurs référents sont parties prenantes pour être « suivis » et pour partager leurs pratiques de désherbage durable via des vidéos, des photos, des commentaires. L’initiative est ouverte à tous, via une inscription sur le site Bayer-agri.fr.
De son côté, De Sangosse a inauguré sa démarche Positive Production ou PoP et invite les agriculteurs à échanger sur leurs bonnes pratiques, à travailler en réseau. Pour Christophe Zugaj, responsable communication et études : « La Positive Production, c’est une énergie pour produire, qui se transmet. » Elle concerne toute la filière, agriculteurs, conseillers, fournisseurs. « C’est une façon de produire qui répond aux attentes de qualité, de respect de l’environnement. Elle s’appuie sur l’innovation, les nouvelles technologies, et le partage d’expérience. Sa montée en puissance va être suivie via les réseaux sociaux, un site web dédiée. »
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