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Culturales 2018 : quoi de neuf chez les semenciers ?

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Les vitrines des semenciers, implantées aux Culturales, ont bien résisté aux fortes pluies la veille de l’ouverture. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir les nouveautés, toutes cultures confondues. Tolérance aux maladies pour faire face à la disparition des molécules phyto, résistance aux stress… chaque sélectionneur vise de nouveaux créneaux, à commencer par le bio ou les Cive, notamment pour la méthanisation. Tour des stands.

 

EURALIS SEMENCES : une vitrine multi-espèces

Euralis semences présentait ses différentes gammes de sorgho, soja, tournesol et maïs adaptées au Sud-Ouest mais aussi quelques colzas. « Le colza séduit de plus en plus les agriculteurs de Sud-Ouest, souligne Alain Baqué, responsable produits et marché. A l’échelle nationale, nous visons 10 % de PDM d’ici à deux ans, contre 7,5 aujourd’hui, notamment grâce à notre variété Alicia, excellent piège à méligèthes, qui se mélange à hauteur de 5 à 7 % avec les variétés d’intérêt. » Euralis teste également la variété de soja Stix, pour le biogaz.

KWS-MOMONT : des solutions génétiques contre la JNO des orges

« Le retrait programmé des néonicotinoïdes sur orge réduit les possibilités pour venir à bout des pucerons et de la JNO, explique Stéphane Laurier, directeur commercial. Nos génétiques, déjà sur le marché ou en cours d’inscription, apportent des solutions pour toutes les régions. Citons par exemple KWS Faro, de haut niveau brassicole, qui devrait être validée en CBMO ». En blé, se démarquent le blé de force Forcali et un blé tolérant aux mosaïques, en cours d’inscription. « N’oublions le seigle avec Vitallo dédiée à la méthanisation, sélectionnée pour sa biomasse et la gamme « Pollen + », tolérante à l’ergot.

Pioneer - « Sem Xpert Dry, pour oser le maïs sans irrigation »

Sur son stand Pioneer mettait l’accent sur sa technique « Sem Xpert Dry ». « Certes, elle a déjà huit ans mais certains visiteurs ne la connaissent pas. En situation non irriguée, ce maïs permet d’obtenir une marge comparable au blé. Possédant un cycle court, ce maïs peut se récolter sans recourir au séchage. Nos techniciens sont là pour aider les agriculteurs à choisir la bonne date de semis. L’idée est aussi de proposer une alternative au tournesol en semis de printemps », résume Sébastien Moureau, chef produit maïs.

RAGT Semences : Fortify, l’assurance d’un bon démarrage

L’équipe RAGT Semences souhaitait mettre l’accent sur sa marque « Fortify ». « Cet enrobage commercialisé pour l’heure sur maïs est en test sur toutes les autres grandes cultures, explique Laurent Druesne, chef de marché hybrides France. Composé de P, K, Zn et Mg, il permet un système racinaire plus dense, une implantation plus rapide et donc, offre une plus grande résistance de la plante aux attaques précoces d’insectes. Mais attention, prévient-il, cet enrobage ne remplace pas les engrais. Passé le stade 4 F, il faut nourrir la plante ».

SAATEN UNION maintient ses objectifs pour 2018

« Nos ambitions sont au rendez-vous, malgré un marché des hybrides légèrement en dessous de nos attentes », constate Rémi Lefebvre, directeur général de Saaten Union. Avec 9,6 % de PDM en blé grâce à ses lignées et 4 % avec ses blés hybrides, le semencier s’approche des 15 % fixés l’an passé à la même époque. Il continue de miser sur cette complémentarité autogame et hybride de sa gamme. En lignée, Saaten Union vise 12 % de PDM grâce à ses autogames pour l’an prochain. Il s’appuie sur Chevignon, sa variété phare qui, avec 4600 ha de multiplication en fait la plus multipliée de France.

Pour la région Sud-Ouest, l’entreprise mise beaucoup sur les variétés Macaron et Tarascon qui, dans leur première année de multiplication, couvrent respectivement 500 et 100 ha et se montrent particulièrement bien adaptées à la région grâce à leur précocité. Du côté des blés hybrides, Hyprodrom est la nouveauté de 2018, là encore plutôt destinée aux marchés du sud. Saaten mise aussi sur une diversification de ses espèces. La variété d’orge Hirondella est tolérante à la jaunisse nanisante (JNO) et devrait être la première variété d’orge brassicole 6 rangs reconnue tolérante à cette maladie. Elle sera accessible en France dès les prochains semis. Une solution génétique qui devrait être particulièrement appréciée par les agriculteurs en vue de l’interdiction des néonicotinoïdes.

Secobra Recherches vise les Amériques !

Avec 16 % de parts de marché sur le créneau des céréales à paille, Secobra Recherches mettait en avant ses nouveautés. Parmi elles, « Fantomas un BPS, zéro faiblesse, confie Florent Cornut, responsable développement. Référencé par l’ANMF, il présente une bonne productivité, un très bon profil maladies et une excellente teneur en protéines. Inscrite en 2è année au CTPS, SC2623, un BPS précoce est prometteur. Son atout : le rendement ». En orge d’hiver, Secobra s’attribue 60 % du marché avec sa variété Etincel. « Avec notre orge 6 rangs d’hiver SC52440, nous visons un haut niveau, notamment sur le créneau de la tolérance à la JNO ».

Secobra s’intéresse également au marché des CIVE (culture intermédiaire à vocation énergétique) avec la variété Brage, une orge 6 rangs de printemps, hyper précoce, très productive. « Avec ces variétés, on recherche de la biomasse avant tout ! ».

Après avoir développé son propre réseau développement et commercial en Allemagne, bâti son programme de sélection en Angleterre et en Australie, Secobra est désormais présent dans 40 pays. « Nous ne comptons pas en rester là. Nous visons désormais les Amériques ».

Semences de France : « Le colza a une carte à jouer dans le Sud-Ouest »

« Le colza possède encore une image très technique mais dans le Sud-ouest aussi, le potentiel de cette culture peut être important, explique Alexandre Rolier, chef produits oléagineux. Parmi les génétiques que nous proposons, le ½ tardif HRD416 présente un très bon potentiel, une belle finition. BNB078 est le « passe partout ». Ce ½ précoce possède une belle régularité et est TPS au phoma. Trezzor s’adaptera quant à lui très bien dans les situations de semis précoce, dès le 15 août, avec des problématiques insectes importantes. » L’an passé, nous avons perduré quelques points sur le marché colza. Nous sommes aujourd’hui à 5,5 % mais notre objectif est bien de nous repositionner dans le trio de tête.

Sem Partners développe, pour la distribution, des associations fourragères, à la carte

Présent pour la première fois aux Culturales dans le sud de la France, Sem Partners présentait son nouveau concept : « des associations fourragères, sur mesure », explique Olivier Leblanc, directeur opérationnel. Aujourd’hui, nous proposons trois associations d’ensilage immature spécifiquement pour Axéréal : triticale-avoine-pois (TAP), triticale-pois (TP) et vesce-pois (VP). Des projets sont en cours avec d’autres distributeurs car l’idée est de réaliser des combinaisons, à la demande, en fonction des caractéristiques souhaitées. Si un distributeur est intéressé par une association bien précise, nous lui fabriquons et il peut même apposer sa propre marque. A condition de commander au moins 15 tonnes ».

Syngenta - Artésian, des maïs adaptés aux scénarii climatiques dominants

Syngenta réévalue actuellement tout sa gamme maïs. L’objectif ? « Mesurer la performance de chaque variété dans un contexte climatique donné, explique Mickaël Bourcier, chef marché semences de maïs. Pour cela, trois étapes : identifier le scénario climatique dominant dans une région donnée, quantifier sa fréquence et mesurer la performance de nos variétés pour chaque contexte. L’idée est de pouvoir exprimer tout le potentiel de nos variétés en conditions optimales et de le préserver au maximum en conditions limitantes. Les hybrides de maïs dotés d’une efficacité hydrique optimale seront labellisés sous la marque Artésian.

 

Agri-Obtentions : consolider le partenariat avec l’allemand Breun

Avec 15 M€ de chiffre d’affaires sur 2017, Agri-Obtentions rappelle l’importance de son partenariat avec la société allemande Breun, spécialisée dans la création de variétés de céréales à paille. Agri-Obtentions teste, développe et met en marché leurs variétés depuis 2013. « En tant que PME, il faut un flux génétique régulier pour exister. Le partenariat avec Breun a permis de sécuriser ce flux », explique Joël Blot, directeur commercial d’Agri-obtentions.