Culturales : producteurs d’engrais et de biostimulants visent la montée en gamme
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Durant deux jours, les professionnels de la nutrition des plantes ont mis en avant leurs gammes devant les milliers d’agriculteurs, technico-commerciaux et conseillers de la distribution qui ont arpenté les allées des Culturales 2019, les 5 et 6 juin à Jaunay-Marigny. L’environnement réglementaire tendu autour des phytos, avec la suppression des 3R et la réorganisation des équipes liées à la séparation de la vente et du conseil, oblige les distributeurs à chercher d’autres relais de croissance pour leur activité appro. Une aubaine pour les fabricants d’innovations, comme les biostimulants, pour qui le marché était déjà très dynamique.
« Les distributeurs cherchent à retrouver de la valeur ajoutée. Ils ont très longtemps été tournés vers les phytos mais se remettent en question aujourd’hui. Ils référencient de plus en plus de produits comme les stimulateurs d’activité du sol. Nous devons les accompagner pour qu’ils s’approprient ces produits », souligne Jérôme Alix, chef de gamme grandes cultures chez OLMIX. Les freins que constituent l’efficacité et la performance se lèvent petit à petit en grandes cultures. « Avec notre produit YieldOn, le retour d’investissement est de 3 euros pour un euro investi », argumente Cédric Fourtoul, responsable développement marché chez VALAGRO.
Les traitements de semences, l’opportunité à saisir pour les biostimulants
Les semenciers aussi se tournent vers les biostimulants pour l’enrobage de leurs semences. Ils constituent un moyen de palier la baisse de marché liée à la disparation de molécules phytosanitaires, tout en offrant de nouvelles innovations aux agriculteurs pour leurs semences certifiées, dont le taux d’utilisation baisse. « Les traitements de semences biostimulant ont débuté avec les légumineuses, mais se développent aujourd’hui sur céréales à paille et maïs. Avec l’interdiction de traitements de semences en maïs, tout ce qui va aider la plante au démarrage, comme les biostimulants, constitue un vrai plus, estime Jérôme Alix.
Le retour à l’agronomie
Cette soif d’innovation ne concerne pas seulement les fabricants de biostimulants. Même chez les producteurs d’engrais, historiquement davantage portés sur les commodités, le positionnement évolue. « On observe depuis quelques années une montée en gamme. Nous conservons les commodités, mais développons des produits plus techniques, enrichis en éléments. Il y a un regain d’intérêt des agriculteurs pour l’agronomie, le sol, les produits d’origine naturelle. Il faut accompagner la distribution dans ce changement de philosophie, avec davantage de conseil, mais la réflexion est d’ores et déjà engagée », conclut Jérôme Vadot, directeur général de ICL Fertilizers.