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De Sangosse ouvre les portes de ses fermes biosolutions

Le | Agrofournisseurs

De Sangosse a organisé une visite de sa ferme biosolutions en arboriculture le 8 juin à Copponex en Haute-Savoie. Cette exploitation fait partie d’un réseau de huit autres fermes, en vigne et en grandes cultures, où sont testées différentes spécialités de biosolutions.

De Sangosse ouvre les portes de ses fermes biosolutions
De Sangosse ouvre les portes de ses fermes biosolutions

Depuis 2022, les vergers Tissot font partie du réseau de fermes biosolutions de De Sangosse. Une visite était organisée, le 8 juin à Copponex en Haute-Savoie, afin de rappeler l’enjeu de ces fermes, présenter plusieurs produits et avoir un premier retour d’expériences des agriculteurs et distributeurs présents. Le projet des fermes biosolutions a débuté en 2020, au travers de trois exploitations viticoles, rapidement rejointes par deux autres. En 2021, le réseau s’est agrandi avec trois fermes dédiées aux grandes cultures : deux dans le Nord de la France et une en Bretagne. Depuis 2022, l’arboriculture est aussi concernée avec les vergers de Matthieu Tissot.

Sur chaque ferme sont comparés des essais menés avec des biosolutions, des spécialités bio et conventionnelles. « L’objectif est de travailler en conditions réelles auprès des producteurs, pour baisser les IFT sans augmenter la charge de travail, explique Johanna Sigel, cheffe marché en arboriculture et vigne, chez De Sangosse. L’idée est aussi d’avoir une qualité de suivi, une diversité de zones géographiques, de type d’exploitations et d’objectifs de production. »

Un suivi spécifique et régulier

« Nous passons deux fois dans la saison sur chaque exploitation, pour faire le suivi en mesurant le rendement, la charge de travail de l’agriculteur, comparer ces éléments avec les autres parcelles et évoquer le protocole pour la campagne suivante, détaille Marie Aubelé, cheffe marché en grandes cultures chez De Sangosse. En fonction des conditions météo, les agriculteurs peuvent également nous contacter pour savoir comment adapter le positionnement des produits de biocontrôle. » Dans le cas de l’arboriculture, ce suivi a été confié à la chambre d’agriculture de Haute-Savoie car les observations sont plus rapprochées : le chargé du suivi, Nicolas Drouzy, passe toutes les semaines sur l’exploitation. Cette année, ont été testés l’Armicarb contre la tavelure du pommier, un puffer pour la confusion sexuelle contre le carpocapse du pommier, le Flipper contre les attaques de puceron sur pommier et poirier et l’application d’un adjuvant pour limiter le lessivage.

Un test de produits fongicides sur grandes cultures

En grandes cultures, les problématiques sont différentes. « Nous étudions des protocoles de produits fongicides et de régulation sur le blé, le colza et la pomme de terre, précise Marie Aubelé. Nous proposons des solutions éprouvées comme les fongicides biocontrôle Pygmalion et Echiquier, ainsi que des adjuvants pour limiter la dérive et la quantité de fongicide utilisée. À terme, nous voudrions élargir l’expérimentation à d’autres cultures pour étudier l’ensemble de la rotation, voire à d’autres produits, notamment herbicides. » Même si cela fait deux ans que les fermes sont en place, il est encore un peu tôt pour dresser un premier bilan. « L’an passé, la pression maladies était faible. Cette campagne, plus humide, est plus intéressante d’un point de vue des essais. Nous voulons montrer que les produits de biosolutions peuvent fonctionner quelles que soient les circonstances. »

Des coopératives déjà adeptes

Les coopératives, présentes lors de la visite, utilisent déjà quelques produits estampillés De Sangosse. « Il y a une forte attente sociétale sur les solutions alternatives, analyse Jean-Michel Serre, ingénieur développement de la coopérative drômoise Valsoleil. Elles fonctionnent bien sur des pressions moyennes de maladies et d’insectes. Mais dès que la pression est plus élevée, le résultat est plus aléatoire. »

« Pour que nous référencions un produit à notre gamme, nous vérifions tout d’abord son efficacité, puis son classement -l’enjeu est qu’il ne soit pas classé CMR -  et la distance des ZNT. Aujourd’hui, les solutions alternatives représentent 40 % de notre chiffre d’affaires des produits de protection des plantes, précise Virginie Quinet, cheffe marché santé végétale vigne, arboriculture, maraîchage chez Oxyane. L’intérêt des essais menés avec De Sangosse est que nous pouvons construire avec eux, et faire des propositions en fonction de nos besoins. » La coopérative souhaitait par exemple faciliter la commercialisation des produits Biovitis par le groupe. Un souhait entendu puisqu’un tel projet est annoncé pour octobre prochain.