Dépassement des normes de pesticides dans les eaux, bilan 2007-2009

Le Commissariat général au développement durable vient de publier son rapport « Bilan de présence de micropolluants dans les milieux aquatiques continentaux - période 2007-2009 » (1). « Les normes pour eaux souterraines étant plus strictes, une plus grande proportion de points est non conforme au moins une année, de 2007 à 2009. Ainsi, 27 % des points d’eaux souterraines contre 11 % en cours d’eau et moins d'1 % en plans d’eau, présentent des dépassements de normes sur la période considérée, avec une concentration plus importante de points en dépassement dans le Bassin parisien, le couloir rhodanien et la Martinique. » Ces pourcentages correspondent à une détection, au moins une année sur les trois observées, sur la base des normes fixées par l’Union européenne pour les eaux de boisson. Diuron et Isoproturon en tête Si l’on observe les chiffres de détection d’un pesticide, y compris ceux inférieurs aux normes de la Directive cadre sur l’eau, 91 % des points de suivi pour les cours d’eau, 75 % pour les plans d’eau et 70 % pour les eaux souterraines sont concernés. « Les dépassements sont constatés la plupart du temps pour une seule année et pour un seul pesticide, majoritairement parmi les substances classées comme «prioritaires et dangereuses ». Ainsi, deux herbicides, le diuron, interdit d’usage depuis début 2009, et l’isoproturon sont les principaux pesticides responsables de dépassements. Leur influence semble cependant diminuer puisque la proportion de points en dépassement pour ces substances baisse depuis 2007», précise le rapport. Dans les cours d’eau de métropole, la présence de glyphosate et de son produit de dégradation (l’Ampa), est observée sur respectivement le quart et la moitié des points de mesure. Les deux molécules sont également retrouvées, dans une moindre mesure, dans les eaux souterraines. La diversité de molécules identifiées dans les cours d’eau de métropole est plus importante que dans les plans d’eau et les eaux souterraines : 413 molécules différentes ont été retrouvées au moins une fois sur les trois années observées dans les cours d’eau (soit 80 % des 516 molécules recherchées), contre 224 molécules dans les eaux souterraines (42 % des 533 pesticides recherchés) et 88 molécules dans les plans d’eau (soit 18 % des 485 substances recherchées). La précision croissante des mesures et la multiplication des points de captage devraient permettre de suivre plus précisément l’évolution des résultats. G.G. et C.D. (1) Ce bilan, qui s’inscrit dans le Plan national micropolluants 2010-2013 et qui rapporte le suivi d’environ 500 pesticides différents, a pour objectif de valoriser les données de surveillance acquises afin de contribuer à la définition de nouvelles actions. Il ne porte pas sur les eaux distribuées en vue de la consommation humaine, et ne traite pas des polluants dits « émergents », tels que les résidus de médicaments, les perturbateurs endocriniens… Ces derniers feront l’objet de campagnes de recherches dans les eaux souterraines en 2011, et dans les eaux superficielles en 2012.