Dérogations pesticides : « indispensables pour la survie économique de milliers d'exploitations »
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Le 14 mai, l’eurodéputé Éric Andrieu avançait, devant la presse, le fait que la France était « gourmande » en matière de dérogations de 120 jours pour l’usage des pesticides. Un constat étayé par un chiffre : en 2016, la France a obtenu 58 dérogations, contre une moyenne de moins de 10 dans l’UE.
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France, dans un communiqué du 24 mai, dénonce une « conclusion hâtive, qui dénote plus du militantisme que d’une analyse objective de la situation. » Selon lui, les dérogations « sont indispensables certaines années pour la survie économique de milliers d’exploitations agricoles. » Et de préciser que, pour des raisons environnementales et de sécurité sanitaire, ce dispositif juridique d’extension d’usage « encadré et respecté par les producteurs » est préférable à des extensions « sauvages comme cela se produit malheureusement trop souvent dans certains pays européens. »
Une question de distorsions réglementaires
Pour le Collectif, le fait que la France fasse appel à davantage de dérogations que l’Espagne, par exemple, révèle en réalité les distorsions réglementaires qui existent en Europe. « Dans ces pays, des produits sont autorisés sur de nombreux usages alors qu’ils ne le sont pas en France. »
Enfin, le Collectif rappelle que ces dérogations ne peuvent porter que sur des produits commerciaux déjà autorisés et sur des substances homologuées au niveau européen. « Le secteur de l’agriculture biologique est aussi concerné par ce dispositif réglementaire (16 dérogations en 2018), notamment pour des produits dont les propriétés toxicologiques ne sont pas toujours anodines (spinosad, azadirachtine…) », précise-t-il.