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Deux agriculteurs sur trois demandent plus d’accompagnement pour utiliser le biocontrôle

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Le biocontrôle monte en notoriété, mais les marges de progrès sont bien identifiées : démontrer l’efficacité des solutions, accompagner les agriculteurs pour bien les utiliser. L’enquête menée par IBMA (l’Association internationale des fabricants de biocontrôle), auprès d’un panel de 542 agriculteurs (1) et présentée lors de son colloque organisé à Paris, le 29 janvier, a fait ressortir une attente forte - ou un déficit - sur la formation et le conseil relatif à ces produits.

44 % des agriculteurs du panel utilisent ces solutions : les producteurs de cultures spécialisées étant les plus fervents consommateurs. Les avantages spontanément donnés par les interviewés : une diminution des usages des phytos pour 65 % d’entre eux, devant le respect de l’environnement, de la santé et une meilleure image auprès des consommateurs.

Les freins ? Pour 44 % des agriculteurs, ils portent sur le coût, pour 41 % sur le défaut d’accompagnement, 37 % le manque d’efficacité, 24 % le manque de preuves et pour 27 % une gamme produit trop restreinte.

Et ceux qui n’utilisent pas le biocontrôle, les 56 % du panel, quelles sont leurs positions ? Deux tiers pensent les adopter dans les 2 ou 3 ans. Reste que 39 % de ces agriculteurs n’ont jamais eu de proposition sur un produit de biocontrôle par leur fournisseur de produits.

Les coopératives et négoces sont très attendus pour informer les agriculteurs

La moitié des agriculteurs de l’enquête IBMA estiment que leurs fournisseurs sont prêts à les accompagner ; deux agriculteurs sur trois réclament plus d’accompagnement. 39 % n’ont jamais eu ce type de prestation. 86 % prennent les informations auprès de leur coopérative ou négoce, 69 % auprès des chambres d’agriculture.

Pour Christian Pees, vice-président de Coop de France, la position des techniciens est compliquée car ils ne peuvent pas se permettre de faire prendre des risques à leurs agriculteurs. « Revisiter tout le modèle de production demande du temps. Nous avons besoin d’un cycle long entre le moment où nous donnons l’impulsion et celui où nous pouvons démontrer que cela marche ». Et d’ajouter : « Le prix est important, si c’est rémunérateur, les agriculteurs iront plus facilement vers ces solutions ».

(1) Tous les grands secteurs de production sont représentés : viticulture, arboriculture, maraichage, polyculture et grandes cultures, toutes les tranches d’âge et taille d’exploitation, la moyenne des surfaces étant de 135 ha, 22 % ayant plus de 200 ha, 36 % moins de 50 ha.