Difénacoum et brodifacoum : la LPO et FNE demandent leur interdiction sur les terres agricoles
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La LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) et FNE (France nature environnement) ont récemment adressé une lettre à la secrétaire d’état chargée de l’Écologie, Chantal Jouanno, et au ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, afin que les anticoagulants comme le difénacoum et le brodifacoum soient interdits en France en usage extérieur. Ces matières actives rodenticides provoquent en effet, selon ces associations, l’empoisonnement indirect de la faune sauvage, et plus particulièrement des populations de rapaces nécrophages (vautours, milans, busards…), espèces pour la plupart en danger d’extinction. G.G.
« Des études démontrent que les rapaces, souvent charognards, se retrouvent contaminés par ces anticoagulants en consommant des proies mortes empoisonnées », indiquent-ils.
Le difénacoum vient d’être inscrit sur l’annexe I de la directive 91/414/CEE et le brodifacoum devrait bientôt l’être : les produits phytopharmaceutiques comprenant ces substances seront donc autorisés par la réglementation européenne sur les terres agricoles. La LPO et FNE rappellent que l’utilisation de la bromadiolone pour la lutte contre le campagnol terrestre a failli causer l’extinction des Milans royaux et que seuls des plans de conservation drastiques ont pu éviter cette tragédie.
Ces associations se réjouissent que les produits à base de bromadiolone ne soient plus autorisés en extérieur à partir de 2011, et souhaitent maintenant la mise en place de plans de suppression progressifs de « tous les anticoagulants encore utilisés dans la nature, en les remplaçant par des méthodes alternatives non chimiques, comme cela a été réalisé avec succès dans le cas du ragondin et du rat musqué ». En effet, depuis l’arrêté du 6 avril 2007 (JO du 17 mai), la surveillance, les méthodes préventives de lutte, le tir et le piégeage sont privilégiés dans le cadre de la lutte contre le ragondin et le rat musqué.