DuPont s’emploie à préserver l’efficacité des sulfonylurées

DuPont, leader historique des sulfonylurées, s'engage, par tous les moyens, de l'usine au champ, à préserver cette famille chimique largement utilisée sur un grand nombre de cultures. « Aucune innovation herbicide n'est attendue dans les cinq prochaines années, souligne Maxime Champion, chef produit herbicide. Une gestion responsable des modes d'action existants est donc nécessaire pour maintenir l'efficacité des désherbages. » La société met en avant ses trente ans d'expertise, sur le territoire français, en matière de production. « Les produits génériques mis sur le marché ne sont pas identiques à nos spécialités, qui respectent des standards élevés de qualité, notamment en matière d'impuretés, de dosage… », prévient Jean Richard. Et le directeur des relations tiers de s'inquiéter d'éventuelles dérives, même si jusqu'à présent, aucun retour de problème de sélectivité ni d'efficacité n'a été signalé avec des produits génériques. G.G.

Photo : L'équipe dirigeante herbicides de DuPont anime 35 personnes en charge du suivi des utilisations de sulfonylurées sur le terrain.

« Les sulfonylurées sont efficaces à faible dose et très sélectives d'une culture, reprend Jean Richard. L'excellence de fabrication est donc requise. Notre technologie SX, par exemple, qui facilite le nettoyage du pulvérisateur et réduit les risques pour les cultures traitées ultérieurement, est propre à nos spécialités ».

Une Université des sulfonylurées

Former et informer les utilisateurs et les prescripteurs à la bonne connaissance des sulfonylurées : une démarche dans laquelle DuPont a choisi de s'engager en créant une Université des sulfonylurées. Dotée du statut d'organisme formateur agréé, la société dispense en région, depuis 2012, des formations d'une demi-journée à deux jours sur la connaissance des adventices, les moyens de pérenniser les solutions existantes en matière de désherbage, et la réglementation. « Avec 250 participants, nous avons déjà touché, lors de cette année de lancement de nos 17 modules de formation, 62 % de nos distributeurs », précise Maxime Champion. Ces formations sont notamment l'occasion de parler prévention des résistances. « Cinq espèces connues sont aujourd'hui répertoriées comme résistantes aux matières actives de la famille des inhibiteurs de l'ALS dont font partie les sulfonylurées : vulpin, ray-grass, coquelicot, matricaire, stellaire, précise Gilles Bertin, responsable projet herbicides céréales Europe. Mais si la résistance des vulpin et ray-grass est généralisée dans tous les bassins céréaliers français, celle concernant les dicotylédones ne fait qu'émerger. La prévention s'impose donc pour éviter de faire les mêmes erreurs que sur graminées. Il faut alterner les cultures d'automne et de printemps, les modes d'action dans la rotation, et privilégier les programmes. Les moyens sont là : sur dicotylédones, l'éventail de familles chimiques disponibles est assez large. » Recommandations de DuPont : identifier rapidement les mauvaises herbes mal contrôlées grâce à une observation rigoureuse au champ, vérifier l'éventualité d'une résistance et agir en conséquence. « Si une dérive dans la maîtrise des populations d'adventices est observée, il faut privilégier un traitement avec une sulfonylurée associée à un autre mode d'action », souligne Gilles Bertin.