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Écophyto 2018 : les bons points de la surveillance biologique du territoire et ceux à améliorer

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Les bulletins de santé du végétal (BSV) ont acquis rapidement une forte notoriété et sont une opportunité pour le monde agricole de mutualiser ses compétences autour de la surveillance biologique du territoire (SBT), indique un rapport sur « l’évaluation in itinere de l’axe 5 du plan Ecophyto 2018 », publié le 28 août et réalisé par Patrice Blanchet, ingénieur des ponts et forêt pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, CGAAER. Lequel n’hésite pas à parler de « mutualisation réussie » et de « bouleversement ». Un important travail sur l’harmonisation des protocoles a été réalisé sous la houlette de la DGAL, souligne cette instance du ministère de l’Agriculture. Elle insiste sur la part essentielle, dans la réussite du plan Ecophyto, de l’observation au champ et de la saisie des données, et encourage le développement d’applications pour les smartphones ou tablettes informatiques. 80 % des agriculteurs connaissent le BSV Les chiffres sont là : 80 % des agriculteurs connaissent les BSV et 72 % s’en servent, 99 % des conseillers consultent le BSV et 61 % le citent dans leurs bulletins techniques. Le CGAER pointe toutefois une série de faiblesses et d’améliorations nécessaires à apporter au système. Tout d’abord, sur les herbicides, « absents des SBT », et sur le manque d’informations sur les méthodes alternatives aux phytos. Par ailleurs, le Conseil demande une évaluation annuelle partagée de la pression phytosanitaire, par le biais du Nodu, afin de pouvoir interpréter les chiffres sans ambiguïté. « Le pilotage technique national est à consolider », ajoute le rapport. Une large part sur le conseil agricole Patrice Blanchet s’attaque également au conseil agricole : « l’étude de la relation entre la diffusion de l’information par le BSV et les pratiques phytosanitaires questionne les processus de décision phytosanitaire. L’approche théorique centrée sur les seuls aspects sanitaires montre ses limites et appelle un renouvellement de la réflexion sur le conseil et l’information en agriculture considérés dans leur globalité technique et économique. ». Sous des formes à définir, le CGAER souhaite la mise en place de contrôles pour s’assurer de la prise en compte des BSV dans le conseil, et d’un label indiquant « prend en compte le BSV disponible ». Ce qui irait dans le sens de l’action 47 du plan Ecophyto « Mise en place d’un signe de qualité pour l’édition de bulletins de préconisations. » Pour améliorer le conseil, le CGAER prône un approfondissement des schémas de pensée sur le conseil en agriculture, qui ne se limite pas au seul secteur phytosanitaire. Enfin, Patrice Blanchet demande une meilleure reconnaissance et structuration des compétences des spécialistes des ex-services de la protection de végétaux.