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Écophyto : le Nodu agricole recule de 2,7 % entre 2014 et 2015

Le | Agrofournisseurs

 

« Le Nodu(1) agricole recule de 2,7 % entre 2014 et 2015 », se réjouit Stéphane Le Foll, lors d’une conférence de presse tenue le 30 janvier à la suite d’un Comité d’orientation stratégique du plan Écophyto II. Et d’ajouter que « cette première inversion de la courbe » constitue une avancée à poursuivre. La valeur moyenne triennale du Nodu augmente cependant de 4,2 % entre les périodes 2012-2014 et 2013-2015. À noter également que le ministre s’était déjà félicité d’une inversion de courbe entre 2011 et 2012… Difficile, en agriculture, de juger l’évolution des pratiques sur une seule campagne, tant les conditions climatiques priment sur l’utilisation des intrants.

Des résultats significatifs dans les fermes Dephy

Le ministre de l’Agriculture continue à défendre le plan Écophyto. « Les fermes Dephy montrent qu’il est tout à fait possible de réduire le recours aux produits phytosanitaires ». Les exploitations Dephy ont en effet nettement baissé leur IFT, indice de fréquence de traitement, entre leur entrée dans le réseau et les années 2013-2015 : baisse de 11 % en grandes cultures et polyculture-élevage, de 12 % en viticulture, de 25 % en cultures légumières, de 8 % en arboriculture, de 33 % en horticulture et de 28 à 75 % en cultures tropicales. Et ce, sans impact sur la productivité des exploitations ni sur la marge à l’hectare.

Autres chiffres avancés dans ce bilan : 575 000 Certiphyto délivrés, dont 375 000 aux exploitations et salariés agricoles ; 3 500 Bulletins de santé du végétal par an ; 13 500 visites par mois sur ÉcophytoPIC en 2016 (+ 126 % par rapport à 2015).

CEPP et biocontrôle : deux piliers à consolider

« Ceux qui vendent les produits ont leur part de responsabilité, réaffirme Stéphane Le Foll. Le rétablissement des CEPP, dont l’ordonnance a été annulée par le Conseil d’Etat, a été voté de manière large à l’Assemblée et je serai ferme au Sénat ». La proposition de loi relative à la lutte contre l’accaparement des terres et au développement du biocontrôle, qui redonne un cadre juridique au dispositif des CEPP, doit passer en séance publique au Sénat le 7 février. Son auteur et rapporteur, le député Dominique Potier, rappelle, lors de cette conférence de presse aux côtés du ministre, que sa proposition de loi fait l’objet d’une procédure accélérée et qu’une Commission mixte paritaire peut être demandée après une seule lecture dans chaque assemblée. « Le dispositif des CEPP est innovant, souligne-t-il. Je fais le pari qu’une compétition va s’engager et que les distributeurs iront plus loin que les 20 % de réduction exigés. » Selon le ministère, le dispositif serait même étudié par la Commission européenne.

« Sur le biocontrôle, nous voulons aller plus loin dans la simplification des mises en marché, stipule Stéphane Le Foll. Une volonté qui a été saluée au Comité d’orientation stratégique. »

Premières réactions

Pour la FNSEA, le plan Écophyto II donne d’ores et déjà des premiers résultats. Le syndicat demande, afin d’amplifier le mouvement, qu’une partie conséquente des moyens soit investie dans la recherche et l’innovation. « L’idée est bien d’avoir des solutions alternatives, applicables et prêtes à l’emploi pour les agriculteurs qui sont concernés. » Et d’appeler à « soutenir fortement l’innovation dans les exploitations et les équipements qui y contribuent ».

Générations futures, de son côté, regrette que l’utilisation agricole des pesticides demeure toujours très élevée, malgré la mise en place du plan Écophyto II. « Il faut d’urgence modifier les systèmes de production vers des systèmes de production intégrée et biologique si l’on veut espérer réduire vraiment l’usage de ces pesticides de synthèse dont on connaît les dangers pour la santé et l’environnement », déclare François Veillerette, le directeur de l’ONG.

(1) Nodu : nombre de doses unités, indicateur de suivi du plan Ecophyto.