Écophyto : les vingt actions qui permettent d'obtenir des CEPP
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Depuis le 12 septembre 2016, un arrêté ministériel présente les vingt actions standardisées donnant droit à des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques. Cette liste n’est pas exhaustive et est amenée à être enrichie selon les demandes des sociétés.
Six leviers sont reconnus pour réduire les ventes de pesticides : le biocontrôle et l’utilisation d’adjuvants, la démarche de certification, le recours à des équipements, à des outils d’aide à la décision (OAD), à certaines pratiques culturales ou encore à des variétés peu sensibles au mildiou. Chaque référence commerciale permet d’obtenir un nombre défini de certificats.
Huit actions pour les produits de biocontrôle et adjuvants
Les produits de biocontrôle et adjuvants reconnus par l’arrêté ministériel donnent tous droit à des certificats pour une durée d’un an. Ils concernent actuellement l’arboriculture, la culture légumière, la grande culture, la viticulture et l’horticulture plante en pot et à massif (PPAM).
- L’ajout d’un adjuvant pour réduire la consommation de fongicides ciblant les maladies du feuillage du blé admet cinq références commerciales : Héliosol, Escapade, Calanque, Spreader Sticker Seppic et Sticman. L’objectif est d’augmenter l’adhésion du fongicide et son efficacité pour obtenir le même effet avec une réduction d’usage.
- Les arboriculteurs peuvent obtenir des points CEPP en utilisant Carpovirusine Evo 2 ou Carpovirusine 2000, le virus de la granulose, pour lutter contre les chenilles foreuses de fruits en vergers.
- Ils peuvent également recourir à la pose de diffuseurs de phéromones pour la confusion sexuelle contre les lépidoptères ravageurs en vergers. L’arrêté ministériel reconnaît six références : Isomate-C, Ginko, Ginko DUO, Isomate-CLR, Isomate-OFM et Isomate-OFM TT.
- Des points CEPP sont délivrés suite aux lâchers de trichogrammes contre la pyrale du maïs avec des plaquettes Trichotop Max G1 ou G2, ou Pyratyp G1 ou G2.
- Pour lutter contre diverses maladies fongiques, l’utilisation d’un stimulateur de défenses des plantes tel que Vacciplant GC ou F&L, Messager, ou les Pack Neo Perform (Vacciplant GC + Pixel) et Pack Neo Power (Vacciplant GC + Attento Star) ouvre droit à des certificats.
- De même, l’utilisation des produits de biocontrôle à base de soufre que sont l’Héliosoufre S, l’Hélioterpen soufre et le Thiovit Jet microbilles, pour lutter contre l’oïdium, est reconnue.
- La pose de diffuseurs de phéromones pour la confusion sexuelle contre les tordeuses en vigne ouvre droit à des points CEPP pour les références RAK 1+2 MIX, Isonet LE et Isonet 1+2.
- Enfin, en viticulture et grande culture, les agriculteurs peuvent obtenir des points CEPP en utilisant Beloukha, un herbicide-défanant dessicant de biocontrôle.
Viticulture durable en Champagne , seule démarche de certification
La seule démarche de certification reconnue par l’arrêté ministériel est « Viticulture durable en Champagne ». C’est l’interprofession qui définit le référentiel d’exigences auxquelles doivent se conformer les exploitations.
Quatre types d’équipements sont reconnus par l’arrêté
Certaines actions standardisées d’économie de produits phytopharmaceutiques consistent en l’achat d’équipements tels que les filets de protection, les têtes de pulvérisation, les désherbeuses, les systèmes GPS évitant le recouvrement lors de la pulvérisation et les panneaux récupérateurs de bouillie. Ces actions sont applicables en viticulture, arboriculture et grande culture et peuvent ouvrir droit à des points CEPP pour jusqu’à douze années successives.
- L’utilisation d’un filet anti-insectes de référence Alt’Carpo pour protéger les vergers de pommier contre le carpocapse constitue une action standardisée.
- La technique de pulvérisation confinée permet de réduire la dose d’herbicides utilisée en arboriculture et grandes cultures. À ce titre, l’achat des têtes de pulvérisation TEC 250, TEC 300, TEC 400, TEC 600, TEC 900, TEC 1200 et des désherbeuses des gammes Spraydome et Spraymiser ouvre droit à des points CEPP.
- En viticulture, l’utilisation de panneaux récupérateurs de bouillie de la marque Weber (modèles panneaux récupérateurs NC**** et UZ QU****) et de la marque Dhugues (modèle Koleos) permet d’obtenir des certificats.
- L’achat d’équipements en agriculture de précision pour éviter les recouvrements lors de la pulvérisation délivre des points CEPP pour de nombreuses références commerciales (voir le tableau récapitulatif).
Quatre actions pour outils d’aide à la décision
En grande culture et en viticulture, les producteurs peuvent obtenir des certificats, pour une durée d’un an, s’ils utilisent certains outils d’aide à la décision (OAD). Ceux-ci accompagnent l’application de fongicides sur les céréales et en particulier le blé tendre, les plants de pommes de terre et la vigne.
- L’action « accompagnement au placement des traitements fongicides des céréales, au moyen d’un OAD de prévision et de conseil tracé à la parcelle », est liée à l’abonnement de l’agriculteur à la prestation « Fongipro ».
- Pour optimiser les traitements fongicides sur les maladies du feuillage du blé tendre, le recours aux OAD Farmstar (module Septo), Septo-LIS, Tameo ou Atlas est récompensé d’actions CEPP.
- Concernant l’optimisation des traitements fongicides contre le mildiou de la pomme de terre, seul l’OAD Mileos ouvre droit à des certificats.
- En viticulture, l’OAD Top Mildiou permet d’obtenir des certificats car il accompagne à la parcelle le déclenchement des traitements anti-mildiou de la vigne.
Deux types d’associations de plantes
En grande culture, plus spécifiquement sur la culture de colza, des associations de variétés ou le recours à des légumineuses gélives sont récompensés de points CEPP, chaque fois pour une durée d’un an.
- Pour remplacer les traitements herbicides et insecticides d’automne, le producteur est invité à semer une association de légumineuses gélives avec son colza d’hiver. Sont reconnues les Plantes-Compagnes JR Colza 1 et Colza 2.
- L’association d’une variété de colza à floraison très précoce, l’ES Alicia, avec la variété principale pour éviter un traitement insecticide contre les méligèthes figure également parmi les vingt actions standardisées de l’arrêté ministériel.
Choix de variétés peu sensibles, uniquement sur pommes de terre
Le choix de variétés peu sensibles au mildiou n’ouvre droit à des points CEPP que pour les pommes de terre. Ainsi les variétés Allians, Alowa, Amyla, Cephora, Cicero, Coquine, Eris, Hinga, Juliette, Kelly, Magnum, Maïwen, Maria, Passion, Producent, Rackam, Sarah, Selena, Soleia Spartaan, Tentation, Taranis, Voyager et Zen permettent d’obtenir des certificats, en nombre variable selon le calibre de la pomme de terre, toujours pour une durée d’un an.
Des certificats à hauteur de 20 % de la référence des ventes de pesticides
L’objectif pour le distributeur ? Obtenir entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021 des CEPP à hauteur de 20 % de son Nodu (nombre de doses unités) historique, calculé sur la période 2011-2015. La règle de calcul est simple : un point Nodu correspond à un point CEPP. Pour obtenir ceux-ci, le distributeur doit déclarer les actions mises en œuvre sur une plateforme en ligne. Et conserver des preuves : factures de ventes, de formations, attestations sur l’honneur…
La valeur de la pénalité en cas d’objectif non atteint au 31 décembre 2021 est de 5 euros par certificat.