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Edito - OGM : une opacité préjudiciable

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Sèmera, sèmera pas ? Telle est la question que bon nombre d’OS se posent actuellement. En effet, même si Monsanto a précisé qu’il ne fournirait pas de semences OGM en France, rien n’empêche un agriculteur français d’aller s’approvisionner dans l’un des huit pays européens qui les proposent, dont l’Espagne notamment. Puisque rappelons-le, depuis le mois de novembre - date à laquelle la Cour de justice européenne a annulé la clause de sauvegarde prise par la France en 2008 - la mise en culture du MON 810 est autorisée en France. Bien sûr, le gouvernement français fait tout pour qu’il en soit autrement. Conformément à sa promesse, l’ex-ministre de l’Ecologie a, le 20 février, demandé à la Commission européenne de suspendre l’autorisation de mise en culture de ce maïs. Si la réponse de la Commission tardait, la France pourrait, en urgence, prendre une mesure nationale pour interdire les semis. Mais si, d’ici là, à la faveur des températures douces, les semis de maïs OGM démarraient. Qu’en serait-il de la « légalité » de ces futures récoltes ? De leur allotement si les OS ne sont pas avertis ? Et si les productions de semences étaient « contaminées » par ces cultures ? Quel seuil de présence forfuite ferait foi (rappelons qu’à ce jour, rien n’est acté) ? La période électorale à venir ne facilite pas l’avancée du dossier. Mais une chose est sûre, le nouveau président devra, dès son élection, clarifier le dossier tant sur le point technique que juridique car l’imbroglio qui règne actuellement ne satisfait personne. Anne Gilet