Engrais azotés : l’ammonitrate reçoit la palme de l’efficacité

La plus performante pour optimiser le rendement et la moins sensible aux pertes d'azote par volatilisation : l'ammonitrate demeure la forme d'engrais la plus efficace dans le cadre d'une rotation classique colza-blé-orge, selon les résultats de dix années d'études menées conjointement par Arvalis, le Cetiom, In Vivo et l'Unifa pour le compte de quatre industriels (Borealis, Eurochem Agro, OCI AGRO et Yara France). Un réseau de douze expérimentations pluriannuelles avec plus de 200 courbes de réponses comparant l'urée et l'ammonitrate sur une rotation colza-blé-orge a été mené de 2002 à 2012 par dans le cadre d'un projet coordonné par l'Unifa. Des essais qui ont permis de mettre en évidence l'existence d'un effet « système » lié aux formes d'engrais utilisées les années antérieures (urée ou ammonitrate) en plus de l'effet annuel de ces formes déjà connu. « L'ammonitrate est mieux utilisé avec un gain de 5 points du coefficient apparent d'utilisation et de 4 % en moyenne du rendement », indique l'Unifa. « L'épandage de l'urée entraine un risque accru de volatilisation d'ammoniac », poursuit l'Unifa. La part de l'ammoniac volatilisée après l'épandage d'engrais azotés devrait approcher 30 % du total des émissions d'ammoniac au niveau national, d'après le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution (Citepa). Dans le même temps, les facteurs d'émission pour l'urée et la solution azotée viennent d'être revus à la hausse au niveau européen. « Le choix de l'ammonitrate permettra à la France de respecter le niveau d'émissions que la nouvelle directive européenne fixera », conclut l'Unifa.

Pour en savoir plus, mémoire de fin d'études d'ingénieur de l'Institut supérieur des sciences agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage (Agrocampus Ouest) soutenu par Marine Boury.