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Engrais : des idées pour renforcer l’industrie

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D'après l'Unifa, la baisse des ventes d'engrais minéraux en France est structurelle. Le syndicat de l'industrie de la fertilisation a avancé, lors d'une conférence de presse le 18 octobre, ses idées pour maintenir la compétitivité de cette activité.

Le tonnage d'engrais vendu en 2011/12 recule, avec 8,4 millions de tonnes, contre 10 Mt pour 2010/11. « En moyenne, sur les trois dernières campagnes, cela représente une baisse plus raisonnable de 3 % », nuance Gilles Poidevin, directeur de l'Unifa. 2,1 Mt d'amendements minéraux basiques ont été vendus sur la campagne 2011/12, soit une augmentation de 8,4 %, toujours par rapport à la moyenne des trois dernières années. Des chiffres représentatifs de la tendance globale des marchés : « les livraisons d'engrais minéraux sont en baisse continue depuis plus de 20 ans, alors que les amendements minéraux basiques progressent depuis le début des années 2000 ». Si les volumes sont moindres, le chiffre d'affaire des adhérents du syndicat pourrait être comparable aux 2,8 milliards de 2011. Eloi Pailloux

Photo : Joël Morlet, président de l'Unifa, préconise un gel de la fiscalité.

Des propositions pour maintenir l'activité industrielle en France

S'il ne juge pas la filière « en danger » à court terme, Joël Morlet, président de l'Unifa, insiste sur la nécessité de réfléchir à des mesures susceptible de maintenir la compétitivité de l'industrie des fertilisants en France. Et avance ses propres propositions. En premier lieu, un gel de la fiscalité et une réglementation moins contraignante, qui ne soit, a minima, pas plus sévère que les textes européens.

Deuxième proposition, pour compenser la taxe carbone appliquée en Europe, Joel Morlet propose qu'un importateur achète 4 tonnes de CO2 pour 1 tonne d'ammonitrate importée, « une mesure tout à fait compatible avec les règles de l'OMC », précise-t-il. Enfin, pour favoriser l'émergence d'innovations, Joel Morlet évoque la refonte des procédures d'homologation des produits nouveaux, en harmonie avec le droit européen, notamment pour raccourcir les délais d'études des dossier. Ces produits ne représentent aujourd'hui que quelque 5 % du marché.