Epandage aérien de pesticides : quand l’information désinforme
Le | Agrofournisseurs
« La France assouplit l’interdiction de pulvériser des pesticides par voie aérienne », titrait Le Monde pour l’un de ses articles daté du 23 mars. Et d’expliquer que l’épandage de pesticides est interdit en France, mais qu’une circulaire du ministère chargé de l’agriculture, « publiée très discrètement le 5 mars » que le journal s’est procurée, fournit aux administrations requises « la possibilité de délivrer des dérogations pour toute une série de fongicides, herbicides, insecticides destinés à traiter le maïs, le riz, la vigne et les bananiers ». Or la circulaire envoyée par la DGAL à l’attention des préfets, et « dont le caractère n’a rien de confidentiel » souligne-t-on au ministère, rappelle juste qu’à partir de 2012, conformément à l’arrêté du 31 mai 2011 qui fixe les conditions pour les dérogations à l’interdiction de l’épandage de pesticides par voie aérienne, les produits utilisés doivent avoir fait l’objet d’une évaluation spécifique à cet usage. Elle informe des produits autorisés ou en cours d’évaluation. Si la fin de l’article du Monde fournit des explications réglementaires fouillées et fiables, c’est le ton de sa première partie qui a été reprise dans de multiples médias, dont France inter. Une première partie qui désinforme. Une note à usage interne, « comme de nombreuses autres » « Nous ne nous attendions pas à de tels rebondissements, d’autant que les conditions pour déroger annuellement ou ponctuellement à l’interdiction de ce type d’épandage ont été fixées dans l’arrêté du 31 mai 2011 après consultation publique, et que le sujet fait l’objet d’une totale transparence, précise le ministère. La note de service était juste à usage interne, comme de nombreuses autres. » Le ministère tient par ailleurs à rappeler que conformément à l’article 103 de la loi n° 2010-788, dite loi Grenelle 2, l’épandage de produits phytopharmaceutiques par voie aérienne est interdit, et que les conditions de dérogation sont de plus en plus contraignantes et conduisent donc à une diminution de ce type de traitement. « Nous ne pouvons actuellement évaluer quantitativement cette baisse, faute de données de référence avant l’interdiction, mais oeuvrons pour. » Des chiffres seront disponibles en septembre, dans le cadre du bilan Ecophyto, et seront suivis et comparés chaque année.