Essais sur le néonicotinoïdes : les abeilles, désorientées en plein champ
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Une étude en plein champ réalisée par l'Inra, Terres Inovia, le CNRS, l'ITSAP-Institut de l'abeille et l'Acta (1) vient conforter des essais réalisés en laboratoire en 2012 sur les risques de désorientation des abeilles exposées aux semences de colza traitées au thiaméthoxam, de la famille des néonicotinoïdes.
L'expérimentation a été conduite en 2013 et 2014 sur 200 km2 en Poitou-Charentes et sur 7000 abeilles, suivies toute leur vie. Le risque de surmortalité augmente si le rucher est proche des parcelles de colza : d'autant plus si la parcelle est grande. Autre point : l'effet de l'exposition s'accroît au cours de l'avancement de la floraison du colza. Soit les butineuses ne retrouvent plus la ruche, soit le métabolisme du vol est perturbé. En réponse à cette surmortalité, les colonies privilégient le renouvellement des ouvrières au dépend des mâles. La production de miel est maintenue. Les analyses ont aussi montré la présence de traces d'imidaclopride (Gaucho) dans les fleurs de colza.
Les auteurs de l'étude confirment l'importance de mesurer les effets chroniques de faibles doses dans l'évaluation de la toxicité des pesticides avant leur mise sur le marché ainsi que de possibles effets cumulatifs entre différentes matières actives. L'intégration de nouvelles modalités d'expérimentation et d'exposition des abeilles dépend d'une décision au niveau européen.
(1) publiée le 18 novembre dans la revue Proceedings of the Royal Society B