Etude Asterès : concentration, innovation… incontournables pour rester compétitifs !

Le 21 mars, l'économiste Nicolas Bouzou a présenté le bilan d'une étude de son cabinet Asterès sur les défis à relever pour l'amont agricole. Selon lui, la stratégie de concentration est incontournable pour rester compétitif sur le marché des innovations, pour les exploitations agricoles mais aussi pour les coopératives, les négociants et les fournisseurs. Révolution industrielle des biotechnologies, de l'informatique, de l'intelligence artificielle… offrent de nouvelles solutions pour l'agriculture. « Les gagnants de ces mutations technologiques seront les agriculteurs, les consommateurs et l'environnement. Les perdants pourraient être les fournisseurs d'intrants… à moins qu'ils ne se réinventent », explique-t-il. Depuis le milieu du 20è siècle, toute la filière agricole se concentre. A chacun ses raisons : « les fermes pour demeurer rentables ; les distributeurs pour renforcer leur pouvoir de marché, sécuriser leurs débouchés et assurer aux adhérents et clients des services performants et à moindre coût ; les firmes pour renforcer leur puissance d'innovation ». Le rapport souligne que la diversité d'acteurs (recherche publique, PME, startups, grands groupes internationaux…) favorise la dynamique de l'innovation.

Quelques chiffres à retenir :

- Depuis les années 60, la population mondiale a plus que doublé. La surface cultivée a été multipliée par 1,4, les rendements par 2,4 et la production végétale par 3,5 ;

- A l'horizon 2050, la demande alimentaire mondiale devrait augmenter de 50 %, pour une surface arable supérieure de 4 % ;

- De 2000 à 2013, la taille des exploitations a grossi de 31 % (59 ha) et le nombre d'exploitations a baissé de 23 % (472 000 en 2013) ;

- En 2014, 6 acteurs de l'agrochimie détenaient 75 % du marché mondial ;

- En 2014, 7 obtenteurs concentraient 64 % du marché mondial des semences ;

- En 2014, 10 producteurs d'engrais rassemblaient 56 % des parts de marché.