Europe écologie les verts (EELV) a déposé, le 20 août 2018, deux recours en référé-suspension contre le glyphosate. Ces derniers, qui ciblent des spécialités de Monsanto et de Nufarm, seront respectivement examinés par les tribunaux administratifs de Lyon et de Cergy-Pontoise dans les prochaines semaines. Le parti politique entend rebondir sur la récente condamnation de Monsanto par la justice californienne : le 10 août, la multinationale a été jugée responsable du cancer incurable d’un jardinier qui a utilisé ses produits à base de glyphosate. Et ce, « sur la base de documents internes montrant qu’elle était consciente du caractère cancérigène du Roundup et avait cherché à le dissimuler », précise EELV.

Le parti écologiste demande de ce fait la suspension immédiate des autorisations françaises des produits destinés aux particuliers et le réexamen en urgence de celles des spécialités utilisées par les professionnels. EELV appelle également à la mise en place d’une « véritable politique de transition et d’aide au changement de modèle de production des professionnels. »

Bayer compte reprendre activement la défense de la molécule

Monsanto, de son côté, a décidé de faire appel du jugement californien. Bayer, qui a démarré l’intégration du géant américain le 16 août, peut dès lors s’impliquer dans la défense de la molécule. Le groupe précise, dans un communiqué daté du même jour, que « la décision du jury est en contradiction avec le poids des preuves scientifiques. » L’agrochimiste allemand souligne que les conclusions des agences d’évaluation du monde entier montrent « que le glyphosate peut être utilisé en toute sécurité. » Aux États-Unis, les plaintes se comptent par milliers.