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exo.expert, la startup qui mise sur les drones

Le | Agrofournisseurs

Issue de la cellule innovation de Groupama région Rhône-Alpes Auvergne, la startup lyonnaise exo.expert a pris son indépendance en 2022. Avec le soutien de l’assureur et le prêt de 250 000 € que BPI France vient de lui accorder, la société compte entre autres déployer sur l’Hexagone son application de cartographie connectée à un drone et destinée à estimer les dégâts en cultures ainsi qu’à moduler les engrais azotés et les herbicides. Interview d’Alan Usseglio Viretta, son dirigeant.

exo.expert, la startup qui mise sur les drones
exo.expert, la startup qui mise sur les drones

Référence agro : Quels services proposent exo.expert et à qui ?

exo.expert, la startup qui mise sur les drones - © D.R.
exo.expert, la startup qui mise sur les drones - © D.R.

Alan Usseglio Viretta : Nous avons développé, dès 2016, au sein de la cellule innovation de Groupama région Rhône-Alpes Auvergne, une application sur iPad visant, grâce à un drone, l’évaluation de dégâts en cultures résultant de passages de gibier ou de sinistres liés à la météo. Cette offre, destinée aux assureurs, facilite l’intervention des experts et permet une indemnisation rapide et précise des exploitants agricoles. Début 2022, nous avons créé une startup. Groupama Rhône-Alpes Auvergne a pris 20 % de parts, contre un prêt de 500 000 €, et BPI France vient de nous accorder un prêt de 250 000 €. Nous proposons à des groupements de producteurs, aux chambres d’agriculture et à la distribution agricole un service de modulation de doses intraparcellaire pour l’

et les herbicides. Notre objectif est de couvrir, d’ici à deux ans, 60 000 hectares en modulation des apports d’engrais, contre 5 000 hectares aujourd’hui, et autant pour les herbicides.

R.A. : Quel est l’intérêt du drone par rapport aux images satellite déjà utilisées pour la modulation intraparcellaire ?

A.U.V. : Les drones offrent une précision au centimètre près, contre 100 m pour les images satellite. Et les drones peuvent voler sous les nuages : nous fournissons les cartes de modulation en 24 h, quelle que soit la couverture nuageuse. Nos services incluent par ailleurs l’accompagnement de l’utilisateur. Les cartes sont soit intégrées à l’équipement du tracteur pour que la modulation soit directement gérée, soit visibles sur une application téléchargée sur un smartphone : l’agriculteur non-équipé peut ainsi suivre la carte sur son téléphone et moduler lui-même les doses au fur et à mesure. Le service modulation de la fertilisation coûte 10 à 12 €/ha, mais permet une économie moyenne de 40 €/ha, prix du service déduit. Pour la modulation des apports d’herbicide, qui coûte 10 à 15 €/ha selon les cultures, les économies varient. Sur chardons en betterave, le service réduit de 80 % le volume d’herbicide utilisé.

R.A. : Quelles nouvelles offres de service envisagez-vous ?

A.U.V. : Nous développons une application sur téléphone qui permettra, à partir d’une photo d’un coin de parcelle de céréales, de compter les épis et d’estimer ainsi le rendement. Nous allons également, grâce à un partenariat avec Airbus, utiliser les images satellite pour les zones où le vol de drones est interdit. Enfin, d’ici à deux ans, avec la startup Agri.Builders, nous allons fixer des objets sous les drones pour développer des services de semis sous couverts, de dépose de trichogrammes, etc.

Les partenariats et projets se multiplient. Nous travaillons par exemple avec Berthoud, avec Corteva pour lutter contre les chardons, avec Exxact Robotics en vigne… Depuis début 2022, trois collaborateurs sont venus rejoindre les quatre fondateurs d’exo.expert. Nous prévoyons d’être dix à la fin de l’année et 25 dans deux ans. Pour notre premier exercice fiscal de 22 mois, qui se clôt fin août 2023, nous prévoyons un chiffre d’affaires de 400 000 €, pour atteindre après trois exercices, 2,5 M€.