Fermes Déphy : moins de phyto pour autant performance
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L'Inra et Agrosolutions ont publié, le 27 février 2017, les résultats de leur étude sur la relation entre le niveau d’usage de pesticides et les performances productive et économique des systèmes de culture. L’analyse s’appuie sur les données de 954 fermes du réseau Dephy. En tenant compte du contexte, comme le type de sol, le climat, l’accès à des débouchés industriels ou encore l’accès à l’irrigation, réduire l’Indice de fréquence de traitement (IFT) en maintenant une productivité équivalente ou meilleure devient possible dans 94 % des situations. Malgré une diminution de l’IFT, la rentabilité se maintient dans 69 % des cas, et dans 9 %, elle progresse.
30 % de phyto en moins pour la ferme France
Les chercheurs ont par ailleurs modélisé un scénario de transition Écophyto sur l’ensembles des fermes Déphy. Ils ont défini près de 300 contextes de production types, regroupant chacun plusieurs fermes. Pour chaque contexte, ils ont modélisé l’adoption par un exploitant des pratiques d’un agriculteur de référence du même contexte, mais ayant un IFT plus faible et une rentabilité au moins équivalente. Selon ce scénario, la baisse d’IFT moyenne des fermes Déphy qui changeraient de système de culture serait de 42 %, sans baisse ni gain de rentabilité. La diminution toucherait à la fois les herbicides (-37 %), les fongicides (-47 %) et les insecticides (-60 %). Dans certains cas toutefois, l’agriculteur ne peut changer de système, sous peine d’impacter sa performance économique.
En extrapolant ces données à l’échelle de la ferme France, la diminution globale atteindrait 30 %.
Changements de pratiques et accompagnement nécessaires
Sur le plan économique et technique, la réduction du recours aux produits phytosanitaires apparaît réalisable. Toutefois, les chercheurs soulignent la nécessité pour l’agriculture de modifier en profondeur son système de culture. Changements qui, dans 89 % des cas ne génèrent pas de bénéfices supplémentaires, et devraient donc être incités sur le plan financier, au travers de paiements pour services environnementaux par exemple.
Enfin, les scientifique rappellent que l’exploitation doit être accompagnée dans cette transition par du conseil agronomique, l’organisation des filières ou encore la couverture de l’augmentation de l’exposition au risque.