Filière maïs : une campagne 2012 satisfaisante mais hétérogène
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Le 8 novembre, l’AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs) présentait le bilan de la campagne 2012. Avec un rendement moyen en maïs grain de 97 q/ha et près de 15,7 Mt de maïs produites (pour 1,61 Mha), la récolte française 2012 constitue la troisième meilleure récolte depuis 10 ans (après 2011 et 2007). Concernant les semences, la filière française conforte à la fois sa position de leader européen en matière de production et sa première place d’exportateur mondial. « Ces bons résultats de la filière maïs sont construits malgré de gros aléas climatiques sur l’ensemble de la campagne » précise Christophe Terrain, président de l’AGPM. Des aléas qui perturbent aujourd’hui encore les chantiers de récolte des maïs ensilage : près de 25 % des surfaces seraient encore sur pied. En Bretagne, ce chiffre atteindrait plus de 50 %. J.L.
La bonne récolte française fait figure d’exception en Europe, là où les trois autres principaux producteurs de maïs (Roumanie, Italie et Hongrie) ont vu leur production fortement impactée par les périodes de sécheresse estivale. A l’échelle européenne, la production devrait connaître une baisse de 20 % par rapport à 2011 et ce, malgré une hausse de 8 % des surfaces. Cette diminution de la production va donc engendrer une hausse des importations. La production américaine ayant elle aussi souffert de la sécheresse, ces importations devraient venir en particulier du Brésil, poussées par la récente autorisation à la consommation du maïs OGM MIR162 par la Commission européenne.
Pour une filière plus compétitive
Si la filière française reste un acteur majeur à l’échelle mondiale comme le témoigne cette campagne, Christophe Terrain n’en dénonce pas moins la perte de compétitivité de ces dernières années. La faute aux « freins de plus en plus nombreux sur les facteurs de production ». Parmi eux, la disparition des expérimentations en matière de biotechnologies en France à l’heure où justement l’UE ouvre ses portes à de nouveaux OGM étrangers. Il reproche aussi au gouvernement le retrait des décrets sur les retenues d’eau alors que de nombreux projets étaient en cours de réalisation.