Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa : « La crise impacte notre secteur »
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Florence Nys a succédé le 1er septembre dernier à Gilles Poidevin comme déléguée générale de l'Unifa, dans un contexte économique tendu pour les producteurs d'engrais français, et en pleine évolution réglementaire. Le 20 octobre, l'Unifa dressera le bilan de l'année écoulée. Florence Nys livre à Référence-appro.com sa vision de la campagne à venir.
Référence-appro.com : Vous venez de prendre vos fonctions. Quelles sont vos priorités ?
La dynamique que je souhaite donner à l'organisation s'inscrit dans la continuité des précédentes campagnes. Venant du secteur des bio-plastiques où l'innovation est importante, je serai attentive aux produits novateurs tels que les biostimulants. La réglementation sera une priorité, notamment avec le texte proposé par la Commission Européenne visant à définir un cadre commun aux fertilisants. A l'échelle française, les pouvoirs publics commencent tout juste à se charger du dossier, il est donc trop tôt pour donner un avis, mais nous allons rester très attentifs aux orientations qui seront prises durant les mois à venir.
Référence-appro.com : Quelles conséquences a la crise actuelle sur l'activité de vos adhérents ?
La crise, principalement céréalière, que traverse la France, impacte notre secteur. Cela se traduit par une baisse des commandes pour plusieurs produits. Les achats d'amendements minéraux basiques ont diminué de près de moitié, par rapport aux campagnes précédentes à la même période de l'année. Les ventes de phosphore et de potassium enregistrent un recul d'environ 30 %. A cette faible demande, s'ajoutent des cours bas, en France comme à l'étranger. Les importations d'engrais, notamment en azotés, ont tendance à progresser. Cette conjoncture oblige plusieurs de nos adhérents à prolonger les arrêts de maintenance de leurs usines, voire à en fermer temporairement certaines, notamment pour la production de NPK. Nous espérons que les banques, les assurances vont se partager la responsabilité pour remettre en état les trésoreries des agriculteurs. Nous ne devons en aucun cas hypothéquer la prochaine récolte.