Fongicides sur céréales, les résistances progressent lentement
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Arvalis, l’Inrae et l’Anses ont, comme chaque année, publié une note commune qui fait le point sur la résistance des maladies des céréales aux fongicides. Constat unanime : les résistances progressent.
Arvalis, l’Inrae et l’Anses ont, le 10 février, publié une note commune pour faire le point sur l’évolution des résistances aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille. Ce document recense également des recommandations dans le but de contrôler leur développement en 2022. Certaines, déjà listées les années passées, restent d’actualité : opter pour des variétés peu sensibles, ne traiter que si nécessaire, raisonner le positionnement des spécialités, limiter le nombre d’applications avec des substances actives de la même famille, diversifier les modes d’action…
Septoriose du blé, les résistances aux SDHI progressent
Concernant la septoriose du blé par exemple, la fréquence des phénotypes résistants aux SDHI continue de progresser : en 2021, elle a atteint 21 %, contre 18 % en 2020. Si l’efficacité des traitements ne semble pour l’heure pas être impactée, la prévention reste de mise. Aussi, les auteurs de cette note conseillent de limiter leur utilisation à une seule application par saison. Quant aux IDM (triazoles) d’ancienne génération, leur efficacité reste régulièrement insuffisante, y compris quand plusieurs molécules sont associées. Sur blé, face à la progression des résistances multiples, l’enjeu est de n’intervenir que si cela est strictement nécessaire et en intégrant, de préférence, un fongicide multisite dans le programme, de type soufre ou folpel.
Sur orge, ne pas systématiser le mélange trois voies
Sur orge, la proportion de souches d’Helminthosporium teres résistantes aux SDHI reste très élevée (80 %) et affecte sévèrement leur efficacité. Les souches résistances aux Qol progressent également fortement, pour atteindre une fréquence moyenne d’environ 60 % (contre 30 % les années précédentes). Ainsi pour éviter de sélectionner davantage des souches présentant une résistance multiple, les auteurs de la note conseillent d’utiliser un mélange trois voies QoI+SDHI+IDM uniquement dans les situations où l’helminthosporiose est très difficile à contrôler.