Fruits et légumes : les distributeurs devront réduire leurs marges en cas de crise
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Des distributeurs satisfaits, des syndicats et des associations de consommateurs sceptiques : l’accord signé le 17 mai par la grande distribution, qui s’engage à modérer ses marges sur les fruits et légumes, est diversement apprécié. Le texte stipule qu’en situation de crise, les distributeurs s’engagent soit à baisser le prix de vente au consommateur, soit à augmenter le prix d’achat aux producteurs. Dans les deux cas, leur marge serait réduite, de manière à préserver le revenu des agriculteurs. Sept distributeurs, Carrefour, Casino, Auchan, Leclerc, Système U, Cora et Intermarché, se sont formellement engagés. J.P.
En pratique, Nicolas Sarkozy, à l’origine de cet accord, a prôné le principe de « contractualisation » avec une intervention étatique de manière à « créer les conditions de la confiance » entre producteurs et distributeurs. Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, menacé les distributeurs dont le chiffre d’affaires fruits et légumes excède 100 millions d’euros d’une taxe additionnelle sur les surfaces commerciales s’ils ne réduisaient pas leurs marges lorsque les prix à la production s’effondrent. Le Président de la République devait se rendre le 21 mai dans le Lot-et-Garonne. Au programme : une réunion avec les producteurs de fruits et légumes et les représentants des grandes surfaces de la région au cours de laquelle seront discutées les conditions de mise en œuvre de cet accord.
Les réactions
L’association de consommateurs UFC-Que choisir a regretté que l’accord signé oublie les consommateurs », et demande que la LMA (loi de modernisation de l’agriculture) en cours de discussion, impose la mise en place d’un « coefficient multiplicateur ».
Pour Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, « il faut aller plus en avant dans la contractualisation. J’ose espérer qu’on ne sera plus toujours à la recherche d’un prix toujours plus bas ».
La Confédération paysanne est plus critique jugeant que l’accord « ne permettait pas de garantir un prix rémunérateur pour les paysans ».
En revanche, Michel-Edouard Leclerc, patron des magasins du même nom a déclaré qu’il s’agissait « d’un bon dispositif ».
Pour Serge Papin, président du groupe Système U, « la réunion du 17 mai est le coup d’envoi d’une nouvelle façon de travailler ».