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Grand débat du Siècle Vert : se projeter, avec les citoyens

Le | Agrofournisseurs

« Imaginer collectivement le futur des pesticides en France », tel est l’objectif du Grand débat national du Siècle vert qui se tient à Caen du 28 au 30 novembre au Centre des congrès et à Saint-Quentin (Aisne) du 5 au 7 décembre au Palais des sports. La démarche a commencé en 2018 pour les cent ans de la protection des plantes avec la Cité du Siècle vert à Paris et se poursuit sur cette fin d’année en province, afin d’engager le dialogue avec la société.

Elle propose, sur trois jours, des échanges avec les professionnels et les membres de l’académie d’agriculture autour de parcours pédagogiques, de tables rondes et d’un marché de producteurs. « Nous observons chez les citoyens une perte de sens sur l’utilité des produits de protection des plantes », a introduit Bruno Baranne, président de l’UIPP lors de l’inauguration du Siècle vert à Caen le 28 novembre. Il souhaite un débat équilibré, avec de la science, des prises de paroles.

Les jeunes, en quête d’information

« Les jeunes veulent être informés, nous espérons produire la bonne information et permettre aux citoyens de décider en toute connaissance de cause. Nous réaffirmons que la protection des plantes contribue à une agriculture en quantité et en qualité. Elle apporte une combinaison de solutions pour toutes les agricultures. 50 % des produits de biocontrôle sont commercialisés par les adhérents de l’UIPP. À la fin, c’est le consommateur qui choisit. » Le président de l’UIPP a aussi souligné la contribution de l’agriculture pour lutter contre le changement climatique en captant le carbone.

Témoignage : Geoffroy Lesquen, agriculteur
« N’importons pas une agriculture qu’on nous ne voulons pas chez nous !  »

Lors du débat animé le 28 novembre par La Chaine Normande sur le plateau du Siècle Vert à Caen, Geoffroy Lesquen, céréalier, a insisté sur le rôle de l’agriculture de conservation pour piéger le carbone. Rappelant l’incohérence politique avec la polémique sur le glyphosate : « En permettant de détruire avec ce produit les cultures intermédiaires pour semer un blé, on évite de retourner les sols et de libérer du carbone. Un juste milieu reste à trouver si l’on veut une agriculture vertueuse sur le plan climatique. »
Regrettant le manque d’information des consommateurs, il les invite à faire confiance aux agriculteurs et alerte sur le risque de concurrence déloyale et de fragilisation du modèle français. « Le risque est de devoir importer des produits qui ne correspondent pas aux exigences du modèle agricole et alimentaire des français », conclut-il.