Herb’innov 2016 : focus sur les résistances
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Le 2 juin, Bayer proposait un grand rendez-vous, Herb'innov, à Marne-la-Vallée, autour des résistances aux pesticides. L'occasion d'un vaste éclairage sur cette problématique. Roland Beffa, responsable de la recherche sur ses phénomènes pour Bayer au niveau mondial, en a profité pour mettre en avant les retombées d'une étude de cas menée sur 120 parcelles, de 2011 à 2015 en Allemagne. Principal enseignement selon le chercheur : « L'évolution du phénomène de résistance se produit à l'échelle d'une parcelle. Deux champs directement voisins peuvent présenter deux profils très différents en la matière. » Un postulat qui rejoint cette autre conclusion : sur les huit facteurs influençant le plus l'apparition des résistances, les cinq premiers sont liés aux pratiques agronomiques, généralement appliquées parcelle par parcelle. « Fréquence des céréales d'hiver et des cultures de printemps dans la rotation, nombre de cultures différentes par rotation, labour… tous ces éléments ont plus d'impact que le choix et l'utilisation des herbicides », illustre Rolland Beffa.
Alain Rodriguez, spécialiste en malherbologie à l'Acta, est allé plus loin sur l'influence de l'agronomie. Rotation, travail du sol, faux semis, date de semis, déchaumage… « Chaque pratique a ses atouts, mais aussi ses limites, et les agronomes se posent encore beaucoup de questions sur plusieurs d'entre elles », rappelle-t-il. Autrement dit : gare aux grandes idées généralistes, et priorité à « un raisonnement par territoire, appréhendé collectivement et adapté à un contexte. »
Pression de sélection = flore x densité x modes d'actions
Enfin, Guillaume Chancrin, responsable technique herbicides céréales chez Bayer, a listé les composantes de pression de sélection régissant la résistance des adventices et les leviers d'actions possibles pour chacune : type de flore, densité, et mode d'action utilisés. « Il faut jouer sur chacune de ses composantes, par la rotation, l'agronomie et la protection, en fonction des contraintes et opportunités de l'exploitation », a-t-il conclu, validant la nécessité d'une réflexion de plus en plus appliquée au cas par cas.