IBMA France s’inquiète de la future séparation conseil/vente
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Avec un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros en 2018 (usages agricoles, espaces verts et amateurs), les entreprises adhérentes de l’IBMA occupent 8 % du marché de la protection des plantes. « Nous sommes convaincus que les années 2020 seront la décennie du déploiement du biocontrôle », assure Denis Longevialle, secrétaire général de l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle, IBMA France. La structure organisait un point pour faire le bilan sur sa stratégie des années à venir, le 19 décembre, en amont des sixièmes rencontres du biocontrôle, le 21 janvier 2020.
La séparation de la vente et du conseil, « ce n’est pas la bonne solution »
À l’occasion de ce point, les
représentants d’IBMA ont souligné leur inquiétude au sujet de la prochaine
séparation de la vente et du conseil. Celle-ci concerne tous les produits
phytopharmaceutiques, dont les solutions de biocontrôle, à l’exception des
macro-organisme et de ceux faisant l’objet d’une fiche CEPP. Ces derniers
pourront continuer à faire l’objet d’un conseil, lors de la vente, par les
distributeurs. « La solution serait soit de travailler à une exemption, au
point mort aujourd’hui, ou au fort développement des CEPP », explique
Denis Longevialle.
« Ce n’est pas la bonne solution », regrette Antoine Meyer, le président d’IBMA France, au sujet de cette séparation de la vente et du conseil pour les produits phytopharmaceutiques. Les représentants de l’association insistent en effet sur les besoins importants d’accompagnement des agriculteurs, pour que ces derniers s’approprient ces nouvelles techniques, aux modes d’utilisation différents des produits conventionnels.
Deux solutions de biocontrôle pour la majorité des usages en 2030
Malgré ces ombres aux tableaux, l’association compte bien amplifier la dynamique de déploiement des solutions de biocontrôle. « Les 30 % du marché sont à portée de main, rappelle Alain Querrioux, vice-président de l’association. Nous souhaitons passer ce cap d’ici 2030. » Autre objectif fixé : celui de proposer deux solutions de biocontrôle aux modes d’actions complémentaires, pour la majorité des usages, au même horizon.
Attente d’un dispositif fiscal incitatif
Pour réussir à atteindre ces objectifs, plusieurs leviers d’action ont été identifiés, dont le soutien à l’innovation. Tous devraient être présents dans la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, attendue de pied-ferme par les acteurs du secteur. « Nous espérons des annonces en janvier : celles-ci pourraient être le point de départ d’une vraie stratégie de déploiement », note Denis Longevialle.
En ce qui concerne l’innovation, les représentants d’IBMA France sont plutôt déçus : la mise en place d’un dispositif fiscal incitatif n’étant a priori pas à l’ordre du jour. Ceux-ci voudraient voir mis en œuvre un crédit impôt recherche « biocontrôle » majoré à 60 % pendant dix ans. Selon une enquête interne réalisée auprès des adhérents d’IBMA en novembre 2019, ce dispositif permettrait la création de 100 à 200 postes dédiés à la recherche. « Entre 17 et 24 millions d’euros sont, chaque année, dépensés par nos entreprises adhérentes en recherche. Avec ce crédit impôt recherche ce montant monterait à 100 millions d’euros », révèle Antoine Meyer, le président d’IBMA France.