Innovation et compétitivité au cœur de la Foire de Chalons malgré la crise

Malgré un contexte plus que morose, les exposants de la 70^e Foire de Châlons-en-Champagne, qui s'est tenue du 25 août au 5 septembre, n'ont pas sombré dans le pessimisme. Pour la deuxième année consécutive, la Région Grand Est a mis à l'honneur son agriculture en centrant la Foire autour du pari du végétal. Cette démarche regroupe les acteurs du végétal de la région Grand Est et Hauts-de-France. Ensemble, ils cherchent les solutions pour une agriculture et une industrie agro-alimentaire plus durable.

Des espaces d'innovation à l'honneur

La Foire a donc été l'occasion de présenter les projets innovants qui s'inscrivent dans cette initiative, à l'image de la ferme 112, espace d'expérimentation grandeur nature de près de 200 hectares, implanté sur une ancienne base militaire près de Reims. Autre projet témoignant de la volonté des acteurs du territoire de faire de l'agriculture un fleuron de la région, le pôle Smart agriculture, présent pour la première fois sur la Foire et initié en mars. Ce cluster regroupe des collectivités, des établissements scolaires ainsi que des start-up comme Airinov, Smag, Agriconomie ou Nexxtep ainsi que des concessionnaires agricoles. Le tout, autour des thèmes de l'agriculture et du numérique. « Dans le contexte de crise actuel, nous devons proposer de nouveaux outils, de nouveaux services afin de gagner en compétitivité, insiste Sylvain Sengbandith, digital manager chez Agriconomie . Le numérique et le big data offrent de nombreuses possibilités dans ce domaine. »

Agriconomie : bientôt la vente de phyto et de céréales

Agriconomie, start-up originaire de la région, mettait en avant ses services de vente en ligne. Dans les mois à venir, l'entreprise devrait lancer la vente de produits phytosanitaires et d'une large gamme de produits à destination de l'alimentation animale. La commercialisation de céréales devrait aussi faire partie des fonctionnalités du site très prochainement. Pour soutenir ces projets, l'entreprise compte embaucher une vingtaine de collaborateurs d'ici à la fin de l'année pour rejoindre les 40 salariés déjà présents.

Revoir les coûts de production en France

Au-delà des stands, de nombreuses conférences ont abordé différents volets de l'agriculture française et régionale. Christophe Dequidt, globe-trotteur des moissons, a comparé la compétitivité de l'agriculture française à celle des systèmes observés lors de son tour du monde. Malgré des atouts indéniables, l'agriculture française est pénalisée par des coûts de production plus élevés que ses voisins et concurrents. « On observe des exploitations marnaises avec des coûts de production allant du simple au double pour un même modèle », souligne Hervé Lapie, président de la FDSEA 51 à l'occasion de la table ronde à ce sujet. Et de poursuivre : « il faut revoir notre gestion du matériel agricole »