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Interdiction du glyphosate : deux ans supplémentaires accordés en cas d'impasse

Le | Agrofournisseurs

L'interdiction du glyphosate en France aura bien lieu d’ici à trois ans, mais deux années supplémentaires pourront être accordées s’il y a encore des impasses. Les ministres chargés de l’Agriculture et de l’Écologie l’ont confirmé à la presse le 22 juin 2018, après une réunion dédiée au plan de sortie de la molécule à laquelle étaient conviés de nombreux acteurs du monde agricole, de la recherche et de l’innovation, de la transformation et de la grande distribution.

Nicolas Hulot s’est réjoui de « l’unité de ton et de volonté » de cette réunion. L’objectif est désormais « d’identifier les usages sur lesquels nous pouvons progresser le plus vite » et « d’accélérer la recherche sur les impasses techniques qui ont été identifiées », a précisé Stéphane Travert.

Déployer rapidement les alternatives existantes

Une banque de solutions, listant les méthodes alternatives, les itinéraires de référence et l’ensemble des initiatives de terrain, sera mise en place. Les réseaux des chambres d’agriculture, des fermes Dephy, des Civam, des coopératives seront mobilisés pour déployer ces alternatives, « sans attendre trois ans », a précisé Nicolas Hulot. L’Inra sera saisie pour conforter son travail de recherche de solutions pour les impasses identifiées. Cet effort de recherche sera une priorité du prochain plan Écophyto qui sera présenté en juillet.

Une task force, pilotée par les deux ministères, avec l’appui de l’Inra, de l’Acta et de l’APCA, sera missionnée et rendra un compte-rendu trimestriel sur les avancées. Les ministres ont demandé aux différents acteurs de formuler des propositions concrètes d’ici à trois semaines pour alimenter cette task force.

Responsabiliser l’ensemble des acteurs

Les deux ministres ont mis l’accent sur l’accompagnement du Gouvernement, mais également sur l’indispensable responsabilité de tous les acteurs pour atteindre l’objectif des trois ans. « Nous attendons aussi des acteurs de l’agro-alimentaire et notamment de la grande distribution des engagements qui soient clairs, forts, sur l’évolution de leurs cahiers des charges et sur la valorisation des efforts qui sont consentis pas les agriculteurs », a souligné Nicolas Hulot. Des engagements également fortement attendus par les présidents de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, qui se sont exprimés à la sortie de la réunion. Christiane Lambert a demandé à ce que le grand plan d’investissement accompagne les agriculteurs dans leurs investissements nécessaires aux changements de pratiques. Elle appelle également à ce que les surcoûts soient partagés par les industriels, les distributeurs et les consommateurs.

Mobiliser l’Europe

Parallèlement, et pour ne pas créer de distorsion de concurrence, le Gouvernement va continuer à mobiliser l’ensemble des États membres de l’UE. « Un premier groupe de travail sur les solutions alternatives au glyphosate aura lieu dès le mois de juillet et ce, en marge du Conseil des minitres de l’agriculture européens », a précisé Nicolas Hulot.