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La compétitivité des IAA, au cœur des rencontres parlementaires sur l’agriculture durable

Le | Agrofournisseurs

Le secteur industriel agro-alimentaire français perd des parts de marché, concurrencé en particulier par ses voisins européens. Comment la France pourra-t-elle « apporter sa pleine contribution à l’alimentation de la France et du monde » ? Telle était la question que se posait Philippe Rouault, délégué interministériel aux industries agro-alimentaires et à l’agro-industrie, lors des 7es rencontres parlementaires sur l’agriculture durable organisées à Paris le 6 décembre. L’occasion de souligner combien ce secteur est stratégique, de rappeler les positions des acteurs économiques de l’agro-industrie et de faire le tour des propositions des acteurs du monde agricole et des parlementaires pour modifier la donne, sur fond de présidentielles et de réforme de la Pac. M.L.

Les IAA françaises ont perdu 2 millions de salariés ces 30 dernières années et la France est désormais déficitaire de 2 mds€ sur le plan alimentaire, abstraction faite des vins et spiritueux, selon le bilan dressé par Philippe Raoult. Pour contrer la tendance, il propose plusieurs pistes, qui figurent dans le rapport remis à Nicolas Sarkozy : favoriser des entreprises leader sur la scène internationale, place que la France n’occupe pas aujourd’hui. Mais aussi investir dans la recherche et le développement, faciliter l’exportation sur le plan administratif, relancer la production animale, en parallèle d’une harmonisation européenne de la réglementation pour éviter les distorsions de concurrence, et de l’indication du lieu de production de la viande.

« Il ne faut pas se laisser bercer par des discours annexes », a signalé Marc Le Fur, député des Côtes-d’Armor et président du groupe d’études sur l’agro-alimentaire et la filière agricole. « L’essentiel, c’est de produire des aliments sains, encadrés sur le plan sanitaire et accessibles en coût ». Il appelait au courage politique sur le coût du travail agricole et les mesures de restructuration. Et d’ajouter que les circuits courts ou le bio sont « importants en terme sociétal, mais ne sont pas essentiels en terme économique. Il faut redire que la question agricole est économique ».