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La France, championne du monde de la semence, malgré tout

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François-Xavier Masson, chargé d’affaires chez UnigrainEt 1. Et 2. Et 3,3 milliards d’euros ! C’est ce qu’aurait pu scander l’UFS, l’Union française des semenciers pour rappeler le poids que pèse le secteur semencier dans l’économie française, lors de son assemblée générale, qui s’est tenue à Paris le 9 novembre. L’organisation a axé ce rendez-vous annuel autour du thème « La France, championne du monde… de la semence ». Un titre que les acteurs du marché français compte bien conserver, même si l’environnement réglementaire, politique et social, leur complique la tâche.

« Être champion de la semence avec les boulets que l’on traine aux pied, c’est déjà un challenge. Il va falloir être offensif », attaque Jean-Marc Bouvier, directeur semences, légumes et investissement de la coopérative Arterris.

L’international, relai de croissance

Alors comment garder le niveau sur le terrain mondial ? C’est ce à quoi ont tenté de répondre les intervenants des différentes tables rondes. « Avoir un flux génétique de qualité et les capacités à soutenir le marché là où il se trouve sont les critères pour rester sur le marché, estime François-Xavier Masson, chargé d’affaires chez Unigrains. L’international reste une obligation car c’est un relai de croissance, soit au travers de l’export, soit en s’implantant directement dans les pays. »

Transformer les menaces en opportunités

Demande forte des consommateurs en produits plus sains, interdiction de certains produits phytosanitaires ? Plutôt que de subir ces pressions, plusieurs semenciers les ont repris à leur avantage. « Les biostimulants seront un moyen de ramener de la valeur ajoutée à la semence », cite comme exemple François-Xavier Masson. La diversification de la gamme d’espèces aussi, notamment vers des cultures qui répondent aux enjeux d’alimentation, d’environnement et climatiques comme les légumineuses, les couverts végétaux, etc. « Ces cultures permettent à la distribution d’apporter de nouveaux services, légitimisent le conseil, souligne Denis David, directeur de Jouffray-Drillaud. Nous avons longtemps sué pour vendre ces produits. Aujourd’hui, nous avons une écoute beaucoup plus forte de la part de la distribution. On parle de segmentation de l’offre avec eux. C’est un marché en plein développement, loin d’être mature. »