La participation au capital de la coopérative : une mobilisation difficile
Le | Agrofournisseurs
La prise de capital social n’est pas un sujet facile à développer auprès des adhérents d’une coopérative et passe souvent par la création de nouveaux outils, la programmation de réunions en comités restreints et non en Assemblée générale.
D’autant que les outils qui ont été proposés depuis les années 90 ont été très peu utilisés, a souligné Maryline Filippi, professeur d’économie à l’Enita de Bordeaux, dans l’étude qu’elle a présentée sur l’évolution des groupes coopératifs au cours d’un atelier de travail, organisé lors du colloque Coop de France qui s’est tenu début octobre à Paris. En cause : « la lourdeur des systèmes, qui auraient mérité des campagnes importantes de communication ». »
Toutefois lorsque les coopératives ouvrent le capital de leurs filiales de droit commercial, le regain d’intérêt doit être stimulé, comme l’a expliqué Michel Oriac d’Agrial, avec l’exemple de l’ouverture en 2003 de celui de la filiale de transformation de légumes (marque Florette) de cette coopérative de l’Ouest.
Anne Delettre
« Mais, là encore, rien n’est simple, rien n’est gagné à l’avance : 550 adhérents ont souscrit, explique-t-il. Ce sont les plus proches et fidèles qui ont investi. Il faut vraiment rassembler sur l’idée : je finance mon outil. »
A Champagne Céréales, la barre des 20 % de capital social est franchie (cf la lettre du 5 octobre), mais il a fallu en 2006 innover pour gérer le capital social excédentaire généré par un ajustement des parts sociales. La coopérative a alors proposé un système souple avec les Parts sociales à avantage particuliers. Paul Roux, directeur financier et administratif du groupe témoigne : « Au bout de trois ans, nous pouvons constater peu de demandes de remboursements et un bon taux de conversion. Il y a eu une bonne confiance dans le système, les adhérents sont à l’aise. En donnant de la liberté, on maintient le volume car l’agriculteur cherche avant tout la stabilité. »
Focus
Selon l’enquête réalisée par Maryline Filippi, professeur d’économie à l’Enita de Bordeaux, les groupes coopératifs sont passés de 125 en 1995 à 392 en 2005. Fait marquant : ce sont aujourd’hui ces filiales de droit commercial qui captent le plus de salariés : « 23 groupes coopératifs de 1000 salariés représentent 60 % des effectifs des de l’ensemble des groupes coopératifs. Quant aux industries agro-alimentaires elles assurent 60 % du chiffre d’affaires des groupes avec 70 % des effectifs »