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La performance énergétique des exploitations, prochain enjeu du conseil en agriculture

Le | Agrofournisseurs

Si l’essentiel des 200 participants au colloque « Performance énergétique des exploitations agricoles », le 23 novembre à Paris, organisé par l’Ademe et le ministère de l’Agriculture, représentait les chambres et les services de l’Etat, quelques distributeurs avaient également fait le déplacement (Nouricia Services, Champagne Céréales, La Noëlle Environnement, Axereal, Triskalia, Valfrance). L’enjeu énergétique, s’il n’apparaît pas aujourd’hui prioritaire comparé à d’autres dossiers économiques ou environnementaux, mérite toutefois une attention particulière. Les exploitations réalisent des performances énergétiques très variables, et peuvent ainsi être plus ou moins fragilisées dans leurs résultats économiques. Une autre bonne raison d’être attentif à cette thématique est la façon dont elle impacte sur le conseil. Catherine Deger

Les outils de diagnostic énergétique évoluent vers des approches globales et à long terme de l’exploitation, véritable audit dans le cas de Dia’terre, promu par le ministère de l’Agriculture et l’Ademe. Quelque 450 auditeurs ont été formés à ce jour et 9000 diagnostics réalisés en 2011. L’autre versant du conseil concerne les aides auxquelles les exploitants peuvent accéder et le caractère collectif de certaines démarches, voire territoriales.

La gestion des silos, un dossier 100 % organismes stockeurs

La distribution est dans son métier d’organisme stockeur directement concernée par les démarches d’économie d’énergie. Une enquête sur le stockage du grain, présentée par Rémi Pléau, de Coop de France, indique que d’ici à 2020 le coût du kWh électrique pourrait être multiplié par trois et celui du kWh thermique par deux. Plusieurs axes d’amélioration dans les silos ont été mis en avant, qui passent, comme pour une exploitation agricole, par un diagnostic. Et peuvent aller jusqu’à une réflexion sur les choix variétaux et les conduites de culture.

Plus globalement, les questions des économies d’énergie, de l’efficacité énergétique et de la production d’énergie deviendront dans les années à venir un enjeu majeur de l’agriculture… et des politiques publiques. Autant surveiller de près cette problématique, voire s’y investir activement.

Quelques chiffres :

Les consommations d’énergie primaire en France : 10,38 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) réparties entre énergie directe, 50,3 % (pétrole,

31,3 % ; électricité, 10,8 % ; gaz naturel, 8,1 %) : énergie indirecte, 4,995 Mtep (engrais, 32 % ; aliments du bétail, 6,8 % ; phytosanitaires, 3,3 % ; matériel, 7,6 %.