« La publication de 19 fiches actions pour les CEPP est imminente »
Le | Agrofournisseurs
La publication au Journal officiel, le 28 août 2016, du décret relatif à la mise en œuvre du dispositif expérimental de certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) a lancé le dispositif pour une période démarrant au 1er juillet 2016. Mais la publication de la liste des fiches actions standardisées permettant d'obtenir des CEPP est encore attendue… Le point avec Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l'Inra et président de la Commission d'évaluation de ces fiches actions.
Référence appro : Quand les distributeurs auront-ils connaissance des fiches actions standardisées et de leur méthodologie ?
Christian Huyghe : Deux arrêtés sont prêts et devraient paraître au Bulletin officiel de façon imminente, maintenant que le décret sur les CEPP est publié. Le premier arrêté détaille la méthodologie, le deuxième liste 19 premières fiches actions standardisées. Celles-ci émanent d'une trentaine d'actions proposées par de multiples acteurs de la profession agricole.
RA : Comment les fiches sont-elles approuvées ?
C.H. : La Commission d'évaluation des fiches étudie toutes les propositions qui lui sont soumises. Une qualification des résultats de chaque action est nécessaire, raison pour laquelle certaines actions proposées ne sont pas retenues. La Commission, qui est au service du ministère chargé de l'Agriculture, est indépendante. Elle réunit 27 membres, dont la moitié de la recherche publique et l'autre moitié d'organisations agricoles. Elle se doit de couvrir toutes les productions car l'ensemble des distributeurs doivent mettre en œuvre des fiches actions CEPP.
RA : D'autres fiches actions sont-elles attendues ?
C.H. : Bien sûr. La publication des nouvelles fiches approuvées aura lieu tous les six mois. Nous sommes au début d'un processus innovant, hautement participatif. Passer en logique participative n'est pas simple. Nous espérons qu'une dynamique se créera pour que de plus en plus d'actions soient proposées par l'ensemble des acteurs agricoles. Jusqu'à présent, les propositions des acteurs de l'agro-équipement, par exemple, sont assez peu nombreuses. Notre rôle est de documenter les pratiques vertueuses et d'en faire la promotion.
RA : Le dispositif a-t-il évolué depuis sa conception ?
C.H. : Les CEPP constituent une réelle rupture dans la façon de faire, notamment parce que tous les acteurs peuvent soumettre leurs propositions. Nous revendiquons un système ouvert. Le dispositif va plus loin que celui initialement imaginé puisque nous prenons par exemple en compte la réduction d'impacts à usage de phytos constant, ou la facilité de mise en oeuvre. Nous sommes dans une logique de moyens. Ces moyens se montrent créatifs : semer 10 % de variétés de colza précoces pour lutter contre les méligèthes, implanter des légumineuses gélives dans les colzas pour apporter de l'azote et lutter contre les mauvaises herbes et les altises… Les systèmes ne vont pas changer du jour au lendemain mais vont évoluer progressivement. Je suis pour une logique de petits pas. Tout point de Nodu abaissé est bon à prendre.