La reprise de Leseur, point d’appui à d’autres développements pour Fertiberia et Fertinagro

Les filiales françaises de Fertinagro et FERTIBERIA ont détaillé leur stratégie concernant la reprise du grossiste en engrais Leseur, le mardi 8 décembre, à Paris. La holding « 2F SAS », détenue à parité par les deux entreprises, a été créée pour le rachat de ce grossiste du grand Ouest. « Cette holding pourra porter l'achat d'autres structures de l'envergure de Leseur. Nous avons déjà identifié plusieurs entreprises de ce type sur le territoire français », explique Jean-Luc Pradal, directeur de Fertiberia. La force du projet réside dans la complémentarité des gammes des deux sociétés. « Nous sommes les seuls en France à proposer une aussi large gamme d'engrais », insiste Paul Joyeux, président du comité de surveillance de Fertinagro France.

Développer de nouveaux marchés.

A l'horizon 2018, les deux entreprises envisagent de produire avec Leseur 120 000 t d'engrais par an, soit deux fois plus qu'aujourd'hui. « Nous comptons développer des gammes plus techniques pour atteindre le maraîchage, un marché important en Bretagne », explique Jean-Luc Pradal. Ils espèrent aussi élargir leur zone de chalandise à l'Est et au Sud. La commercialisation de matières premières pour l'alimentation animale comme l'urée et le phosphore débutera très prochainement, et ce, sur toute la France.

Autant de perspectives de croissance qui vont pousser à l'embauche. L'équipe commerciale de Leseur se compose aujourd'hui de quatre commerciaux, dont une personne tout juste arrivée. Pour augmenter les volumes, les effectifs des sites industriels devraient aussi s'étoffer. A plus long terme, les dirigeants ambitionnent la création d'une implantation portuaire pour faciliter la logistique.

Entre synergie et concurrence

La reprise de Leseur n'est pas sans conséquence sur les relations déjà existantes avec des entreprises partenaires. Si les gammes de Fertiberia ne concurrencent pas celles de Fertinagro, ces dernières sont assez proches de produits commercialisés par Plantin. Plantin, avec qui Fertiberia a mis en commun ses équipes commerciales en septembre pour toucher de nouveaux clients. « Nous allons réfléchir à l'articulation de ces différentes gammes, notamment dans l'Ouest, où est implanté Leseur », explique Jean-Luc Pradal. Vues les ambitions de développement national portées par « SF SAS » et celles annoncées par Plantin et Fertiberia à la mise en place de leur partenariat, des arbitrages seront à faire.

Par ailleurs, le maintien du GIE Fertilwest, regroupant Aubrun-Tartarin et Leseur, est en cours de discussion.

Photo : Jean-Luc Pradal, directeur de Fertiberia, , Dominique Nevoux, directeur commercial de Leseur et Paul Joyeux, président du comité de surveillance de Fertinagro France