L’académie d’agriculture rend un avis sur l’édition du génome
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Prudence et pragmatisme, voilà l’attitude que recommande d’adopter l’Académie d’agriculture de France, dans un rapport publié le 12 mars, sur les nouvelles technologies d’édition génétique.
Intitulé « Réécriture du génome, éthique et confiance », le document détaille la position de l’AAF et fait suite à la constitution d’un groupe de réflexion sur le sujet en mars 2017. Rappelant le caractère éthique et clivant de la question, l’institution souligne néanmoins dans son rapport sa conviction que ces technologies « font partie des solutions pour contribuer à relever les défis mondiaux urgents actuels : biodiversité, changement climatique, évolution de la population mondiale, et qu’elles peuvent s’inscrire dans les priorités politiques actuelles, comme l’agroécologie ou le bien-être animal ».
Rendre les cultures plus résistantes
Le rapport cite ainsi plusieurs exemples des bénéfices de ces techniques, comme la réécriture du génome de la pomme de terre pour la rendre résistante au mildiou et limiter l’épandage de sulfate de cuivre. Des problématiques similaires existent en vigne ou dans les vergers de pommiers, où 25 traitements annuels sont réalisés pour prévenir la tavelure. Dans ce cadre, l’AAF en appelle à la sortie d’une position « attentiste » des pouvoirs publics sur le sujet en œuvrant pour le développement d’une « recherche publique puissante » en la matière.
Révision tous les 7 ans de la législation
Si le potentiel de ces pratiques est souligné, le rapport préconise néanmoins d’agir avec précaution, et au cas par cas. « Les situations sont très diverses, chaque exemple est singulier, et cette diversité doit être prise en considération, tant au niveau des bénéfices que des risques éventuels », note le rapport. Le document recommande ainsi, pour rétablir la confiance avec le citoyen, « d’élargir le débat aux diverses parties prenantes pour hiérarchiser démocratiquement les priorités. » Quant à la réglementation, si l’AFF est pour le maintien des autorisations préalables, elle propose que celles-ci soient limitées et révocables. Enfin, pour ajuster les temps de la science et du droit, le document propose une révision tous les sept ans des textes réglementant ce domaine.