Lait : l’Europe divisée sur la nécessité de réguler le marché

Les ministres européens de l’Agriculture, réunis le 7 septembre à Bruxelles, ont affiché leurs divergences sur les réponses à apporter à la crise du lait. Une proposition de la France et de l’Allemagne visant à introduire une nouvelle régulation du secteur a été fraîchement accueillie par leurs partenaires.

Le ministre suédois de l’Agriculture, Eskil Erlandsson, dont le pays préside actuellement l’UE, a exprimé le 7 septembre à Bruxelles, son « «espoir » de mettre un terme à la régulation du secteur laitier. Il a ainsi adressé une fin de non recevoir à Paris et Berlin qui souhaitent prendre des mesures urgentes pour ne pas laisser le secteur exposé à la seule loi du marché, notamment dans la perspective de la disparition programmée des quotas laitiers. Y.R.

Le refus suédois a été soutenu par la ministre néerlandaise de l’Agriculture, Gerda Verburg. « Je suis pour travailler à un atterrissage en douceur en 2015 (…) et je pense que nos producteurs laitiers peuvent gérer cela sans avoir besoin de mesures alternatives », a-t-elle précisé. La commissaire européenne à l’Agriculture, Mariann Fischer-Boel, s’est également opposée à l’idée d’un gel de la hausse programmée des quotas européens de production l’année prochaine, une autre proposition défendue par les Allemands et les Français.

Demandes du Copa et de la Cogeca en faveur d’actions communautaires

Des prises de positions qui n’ont pas empêché le Copa (syndicats agricoles européens) et la Cogeca (coopératives agricoles européennes) de réitérer leurs demandes en faveur d’actions communautaires afin d’améliorer la situation de marché. Celles-ci comprennent des « mesures de soutien du marché fortes, en particulier dans le cadre de l’intervention publique et des restitutions à l’exportation pour les produits laitiers ». Sans cela, estiment les deux organisations, il sera laborieux d’améliorer la situation de marché, aujourd’hui « difficile », et « d’éviter que les producteurs laitiers européens ne quittent la profession ». Selon le Copa-Cogeca, « avant la fin de cette année, les producteurs laitiers en Europe auront perdu plus de 10 milliards d’euros si aucune mesure n’est prise pour aider à rééquilibrer le marché du lait ». Déjà, rapportent-ils, « le prix du lait a récemment chuté de 40 % pour atteindre les mêmes niveaux de prix qu’en 1992 ».