L’Anses lance une étude sur l’exposition des professionnels aux pesticides
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Le 22 février, l’Anses, agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, lancera un appel à projets de recherche sur le thème de l’évaluation des impacts réels pour les travailleurs agricoles des expositions aux pesticides. Ce dossier s’affiche comme l’un des thèmes phare présenté par la direction de l’agence - issue il y a six mois de la fusion de l''Afssa et de l’Afsset - lors d’une conférence de presse, le 10 février. Ce regroupement des compétences des deux agences fait de l’Anses un acteur clé dans les secteurs de la santé animale, végétale et humaine en général, et dans celui de l’évaluation des produits phytosanitaires et vétérinaires, en particulier. L’Agence est en effet compétente pour l’évaluation des produits de traitement des cultures avant et après leur mise sur le marché, l’élaboration de limites maximales de résidus dans les denrées, l’évaluation des produits biocides et l’évaluation et l’autorisation des médicaments vétérinaires. C.D.
Photo : La direction de l’Anses lors de la conférence de presse du 10 février. Il a été annoncé la remise au printemps 2011 du travail commandé dans le cadre d’Ecophyto 2018 sur les indicateurs d’usage, de pression et de risque.
Quatre autres initiatives ont fait l’objet d’une présentation spécifique : l’évaluation des risques d’émergence d’antibiorésistances liées au mode d’utilisation des antibiotiques à usage vétérinaire ; une étude sur l’exposition des consommateurs aux contaminants présents sous forme de résidus dans l’alimentation (pesticides, métaux lourds, toxines…), qui devrait être publiée d’ici à l’été 2011 ; les perturbateurs endocriniens et les radiofréquences.
La question de l’indépendance des expertises menées par l’Anses a été posée, dans le contexte connu de la crise générée par le Médiator, dans le domaine des médicaments. L’Anses se considère plutôt bien armée. Son conseil d’administration se compose des cinq collèges du Grenelle de l’environnement (Etat, ONG, professionnels, syndicats et élus). Elle n’intervient que dans l’évaluation des risques, rend public ses travaux, fait des recommandations aux pouvoirs publics, mais ne prend en aucun cas de décision. La gestion du risque lui-même étant du ressort de l’Etat.
Le conseil d’administration de l’Anses du 8 février a validé la création d’un comité de déontologie et de prévention des conflits d’intérêt. L’ensemble des déclarations publiques d’intérêt de 400 des agents de l’Anses impliqués dans les expertises vient d’être mis en ligne, ainsi que 800 déclarations d’experts extérieurs à l’agence. Une série de réponses qui ne doit pourtant pas nuire à la diversité des personnalités qui contribuent à l’expertise de l’agence. Une recherche de point d’équilibre qui se bâtit en avançant.