Le changement climatique fait évoluer la lutte contre les bioagresseurs de la vigne

L’Institut coopératif du vin (ICF) et la société phytosanitaire BASF organisaient, le 17 février, une conférence sur l’impact du changement climatique sur la filière viticole. Les cycles des vignes ont évolué, avec des décalages de 20 jours pour la floraison et de trois semaines pour les vendanges, rappelle Vincent Jacus, responsable bonnes pratiques phytosanitaires chez BASF. Les pathogènes et ravageurs s’adaptent également. La cicadelle de la flavescence dorée a été détectée dans 65 % des vignobles en 2014, contre environ 30 % en 2006. Par ailleurs, dans les années 90, deux à trois générations du ver eudémis, facilitateur de la pourriture grise, menaçaient les vignes dans le sud, contre trois à quatre aujourd’hui. Black rot, oïdium et mildiou gagnent du terrain Le black rot réunit les deux dimensions du péril : auparavant circonscrit à la façade atlantique, il menace aujourd’hui pratiquement toutes les zones de production, avec une virulence jusque là très ponctuelle, due aux conditions climatiques plus favorables. Les deux principales maladies de la vigne, oïdium et mildiou gagnent également du terrain, avec une hausse du nombre de traitements y compris en Bourgogne et Champagne, alors que ces maladie sont plutôt méridionales. Problèmes de rendement…. et de qualité des vins Outre l’impact sur le rendement, faire face à ces menaces est également important pour la qualité des vins. « Arômes, pH, stabilité des vins… sont des facteurs qui peuvent être influencés par les pathogènes, parfois de manière irréversibles, indique Jacques Rousseau, de l’ICV. L’action doit se situer au champ : dans la cave, il est trop tard pour intervenir. » Jean-Marie Sermier, député-maire de Dôle (Jura) et vice-président de la commission du développement durable, est venu témoigner de la prise de conscience des pouvoirs publics sur le sujet « climat-vigne ». Il met en avant la nécessité d’un effort important en la matière, aussi bien dans la recherche publique que la recherche privée.