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Le conseil d’administration de Syngenta approuve l’offre de ChemChina

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« Rester immobile constituerait un risque élevé », indiquait fin 2015 Michel Demaré, président de Syngenta. Le risque n'a pas été pris. Le conseil d'administration du Suisse Syngenta a répondu favorablement le 3 février à l'offre de ChemChina pour une reprise intégrale. Le leader chinois des produits chimiques met 43 milliards de dollars sur la table, soit un peu moins que les propositions répétées de Monsanto en 2015. Les avantages de l'accord conclu sont précisés par Syngenta : « La transaction respecte les intérêts de toutes les parties concernées. L'accord bénéficie d'un financement engagé et d'une réelle volonté d'obtention des autorisations réglementaires nécessaires. » Elle englobe l'ensemble des activités et des marchés, en phytosanitaires et semences. Autres arguments, avancés par Michel Démaré : « Syngenta restera Syngenta et son siège social demeurera en Suisse ».

Une place de leader en Chine

L'accord du 3 février positionnerait Syngenta de manière privilégiée sur le marché chinois, en pleine expansion, et aujourd'hui extrêmement morcelé. Syngenta y arrive en première position, avec tout juste 5 % de parts de marché.  Ce rachat, qui semble devoir aller à son terme, sera en tout cas l'investissement le plus important réalisé à ce jour pour Pékin. Satisfaire l'appétit de la première population mondiale, qui progresse autant en quantité qu'en qualité est un enjeu déterminant. Ren Jianxin, président de ChemChina, ne limite cependant pas sa vision à son pays. Il vise « à répondre aux intérêts des agriculteurs et des consommateurs à travers le monde. »

La stratégie de ChemChina n'est a priori pas intrusive. Le groupe, qui est entré majoritairement dans le capital de Adama en 2011, n'a pas infléchi la stratégie de la société. L'impact sur les marchés sera en tout cas moins sensible que la fusion de DuPont et Dow, annoncée en décembre 2015.


Photo : Michel Demaré, président de Syngenta