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Le digital a la cote aux Culturales 2019

Le | Agrofournisseurs

Regroupées dans une allée dédiée, les sociétés et firmes de l’AgTech étaient présentes en force lors des Culturales 2019. Et confirmaient les multiples services que le digital peut rendre en agriculture.

Pour Isagri, le tour du parcellaire doit pouvoir se faire depuis le salon. C’est le sens de Spotifarm, lancé par sa filiale Promize lors du Sima, fin février. Disponible sur toutes cultures, sauf vigne, cette appli permet, grâce à 4 à 5 images satellite par mois, de surveiller les stress liés aux maladies, à l’azote, l’eau ou aux dégâts de ravageurs. Le service est gratuit jusqu’à trois parcelles, et coûte 12,5 € ensuite pour un nombre illimité de champs supplémentaires. 600 agriculteurs ont déjà créé un compte.

Le petit monde de l’AgTech fonctionne aussi par partenariat. Promize marche ainsi main dans la main avec Karnott, dont les boîtiers permettent de suivre au plus près les matériels partagés au sein de Cuma ou tout simplement entre voisins. L’appli Autofact, fruit du travail des deux partenaires, s’adresse particulièrement à ceux qui confient leur machine à un prestataire de service, en éditant automatiquement les factures à partir des données enregistrées par le boîtier. Autre partenariat pour Promize avec MyEasyFarm : cet outil permet d’agréger les données de l’exploitant (machinisme, intrants, parcelle…) pour aboutir à des cartographies favorisant l’agriculture de précision et la modulation des doses d’intrants au plus près du besoin des parcelles.

Airinov rebondit également sur une nouveauté présentée lors du Sima, l’application Map-In. L’idée est de faire profiter des cartographies permises par les drones au plus grand nombre, y compris ceux qui ne sont pas équipés de machine à modulation automatique. « Une appli appréciée pour sa simplicité », selon Tassadit Moucer, directrice marketing d’Airinov. L’agriculteur obtient une trajectoire à suivre dans ses parcelles, précisant à quels moments moduler la dose apportée. Ce service est accessible gratuitement à tout agriculteur lié à une structure (coop, négoce, chambre…) utilisant les prestations Airinov.

Le marché de l’aide à la vente des productions est dynamique. Performer s’inscrit dans cette mouvance. Cette appli, téléchargée mille fois depuis son lancement au Sima, propose à l’agriculteur de choisir un prix plancher pour le cours de ses cultures - toutes les filières sont concernées. Il est averti quand cette base est atteinte, et l’appli permet d’engager la vente.

Comparateur agricole s’adresse plus spécifiquement aux cultivateurs de céréales et de colza. 5 000 agriculteurs ont fait le choix de ce service, qui dispose du statut officiel de négociant. Pour orienter ses clients, la structure présentait un système de trois fermes pilotes gérées selon trois profils : « jeune agriculteur », « opportuniste » et « témoin ». En concurrence avec les OS sur le volet collecte, Comparateur agricole vend une partie de ses volumes à certaines coopératives cherchant de la matière première en vue de transformation.

Agriconomie se place sur un créneau différent : la start-up propose la vente d’intrants en ligne, uniquement. Les agriculteurs sont la cible principale, même si quelques négoces ont également opté pour ce système. « Nous avons peu de clients dans le département de la Vienne, précise-t-on sur le stand. C’est l’occasion de rencontrer des prospects, de se faire connaître. »

Chaque année, Weenat revendique le lancement d’un nouveau capteur pour ses stations météos connectées. Pour 2019, aux Culturales, c’est un capteur « gel » qui est mis en avant. À positionner au plus près du bourgeon, en viticulture ou arboriculture, il mesure la température sèche et humide, pour informer l’agriculteur en temps réel. 3000 exemplaires de cet outil distingué lors du dernier Sival ont déjà été vendus en France.

Farmstar présente deux services encore en phase pilote. Le partenariat entre Airbus et Arvalis pourrait aboutir, début 2020, au lancement d’une première offre de service sur maïs. L’objectif : proposer via l’imagerie satellite un suivi précis d’indice de végétation de la culture, avec un regard spécifique sur les différents stress détectables, notamment ceux liés au manque d’eau. L’outil serait combiné avec l’OAD d’irrigation Irré-Lis, signé Arvalis. Un autre outil, dédié au pilotage des orges brassicoles et fourragères, est plus avancé et devrait aboutir à une commercialisation, a priori en septembre 2019.

Précifield, enfin, propose une approche plus terre à terre, au sens propre. La start-up, prestataire de services, propose de scanner les sols (conductivité, réflectance, pH, topographie), puis de réaliser des prélèvements pour compléter l’analyse de ceux-ci. À la clé, des cartographies apportant des informations utiles pour définir la densité de semis et la fertilisation en P et K. Précifield se propose également, sur demande, d’interpréter ces cartes pour apporter des conseils précis. Un service déjà adopté par certains distributeurs.

Pour Naïo, la Vienne est le département à conquérir…

Principalement céréalier, ce département est moins adepte des robots de

la start-up, plutôt orientés vers les cultures légumières. « Certains

peuvent être intéressés, dans le cadre de diversification »,

explique-t-on sur le stand. Naïo profite aussi du salon pour rencontrer

aussi des coopératives ou négoces. Des partenariats existent déjà avec

Oxyane, Valsoleil ou Naturalis (filiale légumière de Dijon céréales) ou

encore avec un négoce local, Agri Sun.