Le revenu agricole en léger rebond en 2014

Léger mieux pour le revenu agricole en France en 2014. Selon les comptes prévisionnels de l'agriculture publiés par l'Insee le 15 décembre, il devrait augmenter de 1 % en termes réels (hors inflation) après une forte baisse (- 22 %) en 2013. Comme chaque année, ces chiffres cachent de grandes disparités selon les productions concernées. Ainsi, les céréaliers devraient subir une perte de revenus d'environ 60 % et plafonneraient à 11 500 euros (€) annuels, ce qui est nettement inférieur au revenu moyen agricole, estimé à 24 400 €. Les arboriculteurs verraient quant à eux leurs revenus chuter de 56 %, à 13 400 €. Mieux lotis seraient les éleveurs laitiers qui ont profité de la hausse des prix du lait avec un résultat par actif non salarié en hausse de près de 30 %, à 30 100 € et les viticulteurs (+27 % à 46 200 €).

En Europe, le revenu agricole a diminué de 1,7 %, a également indiqué le 15 décembre la Commission européenne, sur la base des calculs d'Eurostat. Le Copa-Cogeca, la voix des agriculteurs et de leurs coopératives dans l'Union européenne, a toutefois prévenu qu'une fois comptabilisé le plein effet de l'embargo russe, la baisse du revenu pourrait être plus forte.

La légère hausse du revenu agricole en France vient pour l'essentiel du recul des prix de 2,5 % des intrants (estimation fin novembre). Ainsi, les achats en aliments pour animaux devraient se contracter de près de 8 % en 2014. La facture énergétique diminuerait pour la deuxième année consécutive (entre 8 et 9 %) en raison de l'effondrement du prix du pétrole. Les dépenses en engrais reculeraient sensiblement, en lien avec la baisse des prix de toutes les catégories d'engrais. Le prix moyen des engrais simples azotés a en particulier chuté de 11 % entre les campagnes 2012/2013 et 2013/2014, influencé par le recul du prix du gaz naturel. La charge en produits de protection des cultures resterait quant à elle stable.