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Le secteur des semences s’ouvre à la société civile

Le | Agrofournisseurs

Mais quelle peut bien être l’opinion des Français sur le secteur des semences ? Que comprennent-ils d’un domaine, il faut bien le reconnaître assez complexe, de l’obtenteur au multiplicateur, en passant par les circuits courts ou longs, le tout sous la surexposition médiatique des OGM ?

L’enquête menée par Opinion Way, pour le compte du Gnis, auprès d’un échantillon de 2 000 personnes (pour disposer d’une représentation significative entre ruraux et urbains), apportent des réponses passionnantes… dont certaines ont plutôt agréablement surpris, et même les commanditaires de cette opération. Les premiers enseignements publics étaient présentés lors d’une conférence de presse, le 20 novembre à Paris. « Il faut que nous fassions mieux connaître le pourcentage que les entreprises semencières octroient à la recherche. Il se situe autour de 12 %, soit autant que dans l’industrie pharmaceutique ou l’industrie militaire », a ainsi noté Robert Pellerin, président du Gnis. « Nous avons été assez positivement surpris, notamment par la position des Français sur la propriété intellectuelle. Une position à cultiver », a pour sa part indiqué Philippe Gracien, directeur du groupement interprofessionnel. C.D.

Lire ci-après le détail des résultats.

Les enseignements pourront être utilisés par la filière semence pour mieux communiquer sur l’adéquation entre la recherche variétale et les objectifs du Grenelle de l’environnement, notamment la réduction des intrants. Ce qui peut être très profitable au moment où se dessinent les lignes du Grand emprunt qui propose d’octroyer un milliard d’euros sur dix ans pour les agro-biotechnologies (voir notre lettre de la semaine précédente).

La série de réponses sur le rôle de la recherche et de la protection des obtentions végétales ne manquera pas d’alimenter l’argumentation vis-à-vis des politiques sur ce sujet : un sujet aussi sensible que stratégique.

Cette enquête devrait donc se prolonger au travers d’actions de communication, avec l’appui, peut-être, de nouvelles enquêtes.

Les principaux enseignements de l’enquête :


« Selon vous, l’effet sur la nature et l’environnement de l’utilisation de ces différents éléments de la production agricole est-il très positif, plutôt positif, plutôt négatif ou très négatif ? »

- Les semences végétales : global positif, 87 % (ruraux, 76 % ; urbains, 96 %)

- L’eau : global positif, 79 % (ruraux, 69 % ; urbains, 86 %)

- Les engrais : global positif, 31 % (ruraux et urbains identiques)

- Les produits phytosanitaires et les pesticides : global positif, 12 % (ruraux, 14 % ; urbains, 11 %).

« Selon-vous, qu’est-ce qui qualifie le mieux l’agriculture durable ? »

- 47 %, le fait de ne pas utiliser de pesticides

- 39 % le respect du rythme de régénération des sols (46 % pour les urbains)

- 29 % l’adaptation des cultures au terroir

- 24 % l’utilisation des semences adaptées au climat

- 21 % l’utilisation de moins d’engrais.

« Selon vous, les semences qui sont utilisées par les agriculteurs en France sont-elles en majorité plutôt des variétés… »

- Créées artificiellement en laboratoire : 32 % (ruraux, 38 %) ;

- Créées à partir de variétés déjà existantes, 29 % (urbains, 36 %).

« Les entreprises qui créent, en France, des nouvelles variétés et celles qui produisent les semences utilisées par les agriculteurs sont-elles en majorité…, »

- Plutôt des grandes entreprises ou filiales de groupes multinationaux : 65 % (urbains, 73 %)

- Plutôt des coopératives d’agriculteurs : 18 % (ruraux, 27 %).

« Pouvez-vous citer des entreprises du secteur des semences ? » (Réponses spontanées)

Monsanto, 54 % (ruraux, 38 % ; urbains, 64 %) ; Vilmorin, 16 % ; Limagrain, 5 % ; Clause, 4 % ; Bayer, 3 % ; Inra, 2 % ; Pioneer, 2 % ; Rhône Poulenc, 2 % ; RAGT, 2 % ; Unéal, 1 % et autres coopératives, 1 %.

64 % des personnes interrogées estiment que l’existence d’un catalogue officiel est une bonne chose

81 % pensent qu’il y a dépôt de brevet par les entreprises créant une nouvelle variété… Et lorsqu’ils apprennent qu’il s’agit d’un système de Certificat d’obtention, 70 % pensent que c’est une bonne chose ;

80 % estiment que l’Etat doit réglementer le marché des semences, et sont globalement confiants dans sa capacité à le faire.