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Le secteur porc en souffrance

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« Aujourd’hui il manque plus de 40 euros par porc pour couvrir les charges ». Le chiffre, avancé par Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine, en dit long sur la gravité de la crise qui touche ce secteur. Les éleveurs sont étranglés entre des cours qui tardent à décoller et des prix des denrées agricoles qui ont explosé. Si les polyculteurs-éleveurs parviennent à tamponner en partie la flambée des céréales, les jeunes éleveurs, les plus endettés, sont pratiquement au bord du gouffre. En Bretagne, 10 % des producteurs seraient surendettés. Dans le Finistère, une cellule de crise a été mise en place avec les centres de gestion.

Au-delà d’actions d’aides ponctuelles et locales, c’est d’un vrai plan d’action interprofessionnel dont a besoin cette filière. Elle risque, sinon, de disparaître, et, avec elle, un débouché majeur des productions végétales qui risque fort de faire défaut au premier retournement du marché venu.

Le déblocage de 100 millionsd’euros via la réactivation de la Caisse d’avance de trésorerie d’Inaporc, gérée par la Fédération nationale porcine et Coop de France va apporter un premier élément de réponse. Les fonds seront distribués d’ici fin février aux groupements de producteurs porcins.

Le 23 janvier, le ministère de l’Agriculture a annoncé une enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros (3 ME pour le fonds d’allégement des charges et 7 ME pour les bonifications). Ils s’ajoutent aux 6 millions d’euros dégagés mi-décembre.

Au plan européen, l’interprofession plaide pour une majoration des restitutions.

C.D.

L’avance de trésorerie pour le secteur porcin a été réalisée par la Fédération nationale porcine, Coop de France Bétail et viandes, avec le partenariat, notamment, de UNIGRAINS, SOFIPROTEOL, CREDIT AGRICOLE, CREDIT MUTUEL.

Dans un communiqué communiqué commun, la FNP et COOP de France Bétail et viandes se félicitent « de la volonté affirmée par chacun des partenaires financiers auxquels s’ajoute INAPORC qui intervient en partie des cautions nécessaires, pour aboutir dans la mise en place de ce dispositif qui va permettre un apport très significatif de trésorerie aux éleveurs de porcs dont les besoins sont importants dans cette crise. »