Le Sival 2016 confirme sa position de salon des solutions alternatives
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Le Sival fêtait cette année ses trente ans. Pour l'occasion, Stéphane Le Foll était présent à la soirée de gala le 13 janvier, où il a mis en avant l'importance de trouver des solutions innovantes et compétitives pour les cultures spécialisées. Durant ces années, le Sival a tenté de répondre aux préoccupations des exploitants au sein de ses filières.
Face à la baisse du nombre de matières actives disponibles et à l'augmentation des préoccupations environnementales par la société, le Sival s'est tourné depuis plusieurs années sur les solutions alternatives. L'édition 2016, qui s'est tenu du 12 au 14 janvier à Angers, confirme ce tournant. Reportage dans les allées du salon sur les stands des coopératives et sociétés phytosanitaires présentes.
La CAPL (49) poursuit le développement du biocontrôle, notamment en maraichage où les solutions de produits phytosanitaires diminuent. La confusion sexuelle représente 70 % des surfaces en arboriculture et 15 % en vigne. « C'est surtout l'aspect pratique qui freine les vignerons, reconnait Sébastien Beauvallet, responsable communication. Nous allons cette année tester de nouvelles solutions. »
La CAMN (44) affiche un chiffre d'affaires en hausse de 12 % en 2015. La coopérative poursuit sur les solutions alternatives. Le biocontrôle pèse 10 % de l'activité, avec une croissance de 1 % par an. Avecle groupe Bertal, elle a mis au point un stimulateur d'activité chlorophyllienne pour toutes cultures. « Nous en sommes aux essais et nous allons collaborer avec des organismes techniques, explique Claude Bizieux, directeur. Certes, il y a des coûts supplémentaires, une technicité à s'approprier mais nous devons accélérer le pas sur ces solutions alternatives. » A ses côtés, Margaux Vilaseca, du groupe Bertal.
Pour la première fois, la partie protection des plantes du groupe Bayer était présente au Sival. « Nous voulons redynamiser notre gamme légumes, explique Alain Callendret, responsable technique pommes de terre et légumes. Les producteurs ne sont pas tous bien informés sur les solutions que nous avons. » Outre les produits conventionnels, comme Luna Sensation contre le botrytis et le sclérotinia, la société ciblait le biocontrôle. Contans WG, auparavant commercialisé par Belchim, et Flocter, un nématicide à base de Bacillus firmus, étaient en vedettes sur le stand. « Les clients sont fortement intéressés par le biocontrôle mais ont besoin d'informations notamment sur les conditions de stockage », poursuit Alain Callendret. Deux ingénieurs techniques dédiés aux légumes ont été recrutés : Guillaume Imbs pour le Sud-Ouest en 2015, et Guy Blanc pour le Sud-Est au 1er février 2016.
Syngenta mettait en avant sa gamme d'antibotrytis vigne, « une gamme étoffée et de grande fiabilité », selon Philippe Niort, ingénieur conseil cultures légumières Sud-Ouest.
Biotop présentait une solution, dont le nom n'est pas encore défini, pour favoriser la présence d'acariens prédateurs sur concombre, fraise et poivron. « Les questions que nous avons sont très techniques sur le fonctionnement des produits », explique Charlène Lejeune, responsable des ventes France.
Autre nouveauté chez Biobest, fondée sur l'entomovection. Le principe consiste à faire transporter par le bourdon le produit de lutte, Prestop-mix ici, contre le botrytis de la fraise. La formulation a été travaillée afin qu'elle soit compatible avec la physiologie des pollinisateurs. L'AMM a été obtenue en janvier 2016.
Koppert présentait sa solution globale Natugro pour aider le producteur à piloter son itinéraire cultural avec des solutions alternatives. Les essais sont encore en cours.
De Sangosse a reçu un Sival d'argent pour sa technologie de confusion sexuelle Checkmate Puffer CM-O. Deux à trois diffuseurs seulement sont nécessaires par hectare. « C'est une petite révolution, indique Christophe Zugaj, responsable communication de De Sangosse. Nous allons faire des démonstrations sur 5 à 6 ha pour expliquer le concept ». La société poursuit le développement du biocontrôle. « Nous sommes le seul fournisseur à proposer tous les types de solutions », poursuit-il. A ses côtés, Johanna Sigel, chef marché vigne, arboriculture et maraîchage.
Pour PRP, il s'agit d'aider les distributeurs à se démarquer. « Les solutions alternatives les aident à proposer des solutions différentes qui vont attirer les agriculteurs, indique Françoise Boiffard, chef marché biostimulants foliaires. Mais il faut avant tout que les solutions soient efficaces. Nous proposons des produits avec AMM, ce qui est un gage de sérieux dans le marché et nous différencie de certains concurrents. »
Présent tous les ans, Belchim continuait sur les nouveautés vigne de 2014. Quid du biocontrôle ? « Cela va venir, assure Céline Putaggio, responsable communication. Il y a des choses en cours sur les maladies du bois que nous devrions annoncer au Vinitech. »
Nufarm avait un stand trois fois plus grand que les années précédentes. « C'est un salon où nous rencontrons surtout les distributeurs, indique Noël Schermesser, directeur marketing. Nous avons beaucoup de questions sur la réglementation des produits. »
Andermatt présentait un Sival de bronze pour la technologie Invex, qui regroupe plusieurs solutions de biocontrôle.
En 2017, Vivagro fêtera ses dix ans d'existence. Les visuels et le site Internet ont été revus, et la structure attend de nouvelles homologations sur un Bt et des extensions de son Prev-AM.
Pour la première fois, Jade, filiale de VITIVISTA, était présente au Sival, avec Beloukha, produit de biocontrôle pour la maitrise des adventices, défanage et dessiccation. « S'utilisant sur vigne, nous attendons une extension en arboriculture, explique Karen Chemin, responsable communication. D'où notre présence. Le Sival, aussi convivial, que le Sitevi », constate-t-elle.
Tradecorp présentait une nouvelle appli « Tradecorp App » pour détecter au champ les carences nutritionnelles des cultures et optimiser la gestion de la nutrition des plantes. « Les visiteurs sont très intéressés », indique Hugues Dumas, directeur France. La société présentait également sa gamme à base d'extraits d'algues, phylgreen.
Action Pin développe ses solutions à base de résine du pin des landes, avec des extensions d'homologation en maraichage et en arboriculture. « On communique beaucoup sur la qualité de pulvérisation et l'origine de nos produits », indique Christophe Bourcier, responsable région Nord.
Adama a obtenu un Sival d'or pour Brevis, un éclaircisseur chimique sur pommiers. « Nous sommes ravis qu'un produit conventionnel ait obtenu la plus forte reconnaissance, indique Carine Reyniers, chef produits et cultures. Ce n'était plus dans l'air du temps. » Le produit répond a une réelle problématique pour les arboriculteurs, qui ne disposaient jusqu'à présent que de produits à base d'hormones, à l'efficacité aléatoire.
Certis mettait en avant son nouveau produit de confusion sexuelle Cidetrack, lancé en 2015. Il est déjà utilisé sur 500 hectares en Val de Loire, soit sur près de 10 % du marché de la zone.
Agrauxine était déçue. L'homologation attendue d'une solution pour gérer les maladies du sol en maraichage n'est pas tombée à temps pour le Sival ! La souche utilisée est la même que celle d'Esquive, commercialisée par Bayer, contre les maladies du bois de la vigne. « Nous avons déposé le dossier en avril 2014. Malgré les annonces politiques, l'étude des dossiers est encore très longue », regrette Pierre Heysch, ingénieur technico-commercial.
Dow AgroSciences, absent en 2015, est revenu cette année avec deux nouveaux insecticides en cours d'homologation à base de solution naturelle, comme le Spinosad.