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Les agriculteurs multiplicateurs de semences veulent maintenir leur compétitivité

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Le thème de la compétitivité sera au cœur du congrès annuel de la Fédération des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams), organisé à Orléans, les 7 et 8 juin. Une table ronde viendra ponctuer les débats et mettre en avant les points forts et les points faibles de la filière. « Globalement, nos chiffres sont bons mais nous pouvons nous améliorer », souligne Jean-Noël Dhennin, président de la Fnams. Le solde de la balance commerciale (+ 600 M€) a ainsi progressé de 35 % entre 2010/11 et 2009/10. Il a pratiquement doublé en trois ans. Un résultat obtenu par des ventes record à l’exportation de semences de maïs et de semences potagères. La filière doit cependant faire face à des difficultés de renouvellement des générations : le nombre d’agriculteurs multiplicateurs (environ 17 000 en 2012) étant en chute libre depuis une quinzaine d’années. J.P.

« 1000 agriculteurs cessent tous les ans leurs activités de multiplication de semences », précise Anne Gayraud, directrice administrative de la Fnams. C’est pourquoi l’initiative CAP Filière semences en région Centre qui entend favoriser le démarrage d’une activité de multiplication par de jeunes agriculteurs est suivie attentivement par tous les représentants de la filière. Lancée fin 2010, elle s’achèvera fin 2014.

Table ronde sur la compétitivité

La table ronde organisée le 8 juin lors du congrès 2012 de la Fnams s’intitule :« Quels leviers pour la compétitivité de la production française de semences ? ». Interviendront successivement Alain Chaumard, directeur semences chez Axereal, Jean-Noël Dhennin, président de la Fnams, Benoît Faucheux, agriculteur multiplicateur dans le Loiret, Christian Huygue, président du Conseil scientifique du CTPS, Pierre Pages, président de l’Anifelt, Daniel Segonds, président du Gnis et Guy Vasseur, président de l’APCA. Xavier Beulin, président de la FNSEA jouera le rôle de grand témoin.

Maïs et tournesol en hausse

Près de 316 000 ha sont cultivés cette année dans l’hexagone en production de semences. Les surfaces implantées seraient en hausse pour le maïs et le sorgho (65000 ha estimés contre 55 982 en 2011) et les oléagineux (28000 contre 25392). Le tournesol (15 000 ha) gagne à lui seul 15 %. Les surfaces en céréales à paille et protéagineux seraient stables autour de 150 000 ha (la hausse des emblavements à l’automne 2011 compensant les pertes liées au gel), tout comme celles en betteraves (4000 ha), en plants de pommes de terre (17 800 ha) et en fourragères (32 000 ha).

Région Centre : un soutien financier à la filière semences de 911 400 €

Le département du Loiret permettra d’illustrer l’importance de la production de semences dans une économie départementale, et plus largement en région Centre. C’est un riche bassin de production. 43 070 ha sont consacrés à la multiplication de semences cette année (14 % de la sole nationale), dont 6 385 ha dans le Loiret. Ces productions sont réalisées par plus de 2 100 agriculteurs multiplicateurs (350 dans le Loiret). On compte une trentaine d’établissements multiplicateurs et usines de semences. En dix ans, la région s’est hissée au premier rang des multiplications de potagères, avec plus de 40 % des surfaces nationales. Mais elle ne compte pas en rester là. Dans le cadre du contrat d’appui aux projets (CAP), le Conseil régional a débloqué, fin décembre 2010, un soutien financier de 911 400 € sur 4 ans, pour permettre à la filière de se développer davantage. Un programme d’actions s’articulant autour de cinq axes stratégiques de développement :

1) : Poursuivre l’expérimentation, la recherche de variétés adaptées à l’évolution des pratiques culturales et le transfert de connaissances ;

2) : accompagner la formation des acteurs régionaux et le démarrage d’une activité de multiplication ;

3) : accompagner les investissements matériels des agriculteurs multiplicateurs (individuel ou collectif) ou des établissements semenciers ;

4) : développer et renforcer le partenariat avec la filière apicole ;

5) : promouvoir le dialogue sur l’utilisation de semences certifiées au plan régional.