Les années 2020 seront la décennie du déploiement du biocontrôle, selon IBMA
Le | Agrofournisseurs
Lors d’un point organisé le 19 décembre, IBMA France a confirmé son objectif de passer le cap des 30 % du marché de la protection des plantes occupés par les solutions de biocontrôle, d’ici à 2030. Avec un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros en 2018 (usages agricoles, espaces verts et amateurs), les entreprises adhérentes de l’IBMA occupent aujourd’hui 8 % de ce marché. « Nous sommes convaincus que les années 2020 seront la décennie du déploiement du biocontrôle, assure Denis Longevialle, secrétaire général de l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle, IBMA France. Nous avons une croissance à deux chiffres, autour de 25 %, depuis trois ans. Nous espérons rester dans cette voie en 2019. »
Des objectifs forts pour 2030
Une dynamique que l’IBMA veut même maintenir et amplifier au-delà de 2019. « Les 30 % du marché pour les solutions de biocontrôle sont à portée de main, assure Alain Querrioux, vice-président de l’association. Nous souhaitons passer ce cap d’ici à 2030. » Autre objectif fixé : celui de proposer deux solutions de biocontrôle aux modes d’actions complémentaires, pour la majorité des usages, au même horizon. Alors que la France est aujourd’hui le seul pays à avoir défini légalement le biocontrôle, les représentants d’IBMA espèrent que la décennie 2020 sera celle d’une reconnaissance européenne de ces pratiques.
Attente de l’annonce de la stratégie nationale
Pour réussir à atteindre ces objectifs, quatre leviers d’action ont été identifiés :
- l’innovation, pour accompagner la recherche ;
- la réglementation, pour soutenir le développement de ces solutions ;
- l’information, pour faire connaître les solutions existantes ;
- la formation, pour apprendre aux agriculteurs à les utiliser.
Des axes d’action qui devraient être présents dans la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, attendue de pied-ferme par les acteurs du secteur. « Nous espérons des annonces en janvier, ce plan pourrait être le point de départ de cette décennie de déploiement », note Denis Longevialle. Le soutien à l’innovation pêche cependant par son manque d’ambition, indique l’association, qui a participé aux réunions préparatoires de cette stratégie. Ses représentants voudraient voir être mis en œuvre un crédit impôt recherche « biocontrôle » majoré à 60 % pendant dix ans.
Selon une enquête interne réalisée auprès des adhérents d’IBMA en novembre 2019, ce dispositif permettrait la création de 100 à 200 postes dédiés à la recherche. « Entre 17 et 24 millions d’euros sont aujourd’hui dépensés par nos entreprises adhérentes chaque année en recherche. Avec un tel crédit impôt recherche, ce montant monterait à 100 millions d’euros », révèle Antoine Meyer, le président d’IBMA France. L’association a également l’ambition de mieux communiquer sur les enjeux du biocontrôle. Un groupe de travail « communication », animé par Alain Querrioux, vient d’être mis en place.
Inquiétude sur la séparation de la vente et du conseil
Si les solutions de biocontrôle ne sont pas concernées par l’arrêt des ristournes, rabais et remises (3R), elles le sont par la séparation de la vente et du conseil. Celle-ci concerne tous les produits phytopharmaceutiques, dont les solutions de biocontrôle, à l’exception des macro-organismes et de ceux faisant l’objet d’une fiche CEPP. Ces derniers pourront continuer à faire l’objet d’un conseil, lors de la vente, par les distributeurs. « La solution serait soit de travailler à une exemption, au point mort aujourd’hui, ou au fort développement des CEPP », explique Denis Longevialle. « Ce n’est pas la bonne solution », regrette Antoine Meyer, au sujet de la séparation de la vente et du conseil des produits phytopharmaceutiques. Les représentants de l’association insistent en effet sur les besoins importants d’accompagnement des agriculteurs et des conseillers, pour que ces derniers s’approprient ces nouvelles techniques, aux modes d’utilisation différents des produits conventionnels.