Les conseillers Opticoop en congrès : parés pour l’après Grenelle
Le | Agrofournisseurs
Réunis en congrès du 22 au 24 octobre à Marseille, quelque 160 conseillers Opticoop, membres des dix coopératives engagées dans la certification du conseil (dont la dernière entrée, la Cavac et deux en cours de certification, la Dauphinoise et Civray-Capsud), ont pu prendre connaissance de deux points déterminants pour leur métier, inclus dans le projet de loi grenelle 2 : la certification du conseil et de futur réseau de surveillance biologique du territoire. Marie-Christiane Casala, en charge du plan Ecophyto pour la DGAL (ministère de l’Agriculture) a réalisé la synthèse des propositions en cours.
« La pression a été forte de la part des ONG pour obtenir une séparation de la vente et du conseil, a-t-elle indiqué. Vous avez montré qu’il était possible de sécuriser le conseil pour concilier les deux. Mais il s’agit d’un sursis de trois ou quatre années. Il vous faudra bien mesurer les objectifs que vous vous êtes assignés ».
Les conseillers Opticoop ne marquent pas la moindre inquiétude face à ce resserrement des règles de la profession. Ils y voient au contraire une « démarche structurante par rapport aux enjeux de demain », comme l’a souligné Jeremy Macklin, directeur de la branche agrofourniture d’InVivo. Catherine Deger
Photo. Jeremy Macklin, directeur agrofourniture d’InVivo : « la certification est une démarche structurante ».
La position des conseillers terrain était plus nuancée sur le nouveau système de surveillance biologique du territoire. « Le cadre de la Protection des végétaux était rassurant », témoigne ainsi l’un d’eux. Marie-Christiane Casada a tenté de tordre le cou à deux objections récurrentes : d’une part ce nouveau système, loin d’être un désengagement de l’Etat, devrait permettre au contraire d’assurer parfaitement cette mission de surveillance (voir article détaillé ci-dessus) ; d’autre part, « la pendule ne va pas s’arrêter au 1er janvier 2009, car cela fait déjà des années que les SRPV travaillent en partenariat avec d’autres organismes ».
Les distributeurs seront en tout cas davantage associés en termes de transmission des observations d’infestation sur le terrain, observations qui, une fois collectées au niveau régional seront utilisées dans un bulletin de santé du végétal. « Mais pourquoi les coopératives qui font l’effort d’investir dans des services agronomiques iraient-elles partager ce qui fait leur différence avec d’autres, qui n’investissent pas ? », a interrogé une conseillère Opticoop.
La différenciation peut se faire à bien d’autres niveaux a répondu en substance la représentante de la DGAL, tout en reconnaissant que la question de la rémunération des observations était posée. L’augmentation de la redevance phytos devrait y pallier. « Reste, a conclu Marie-Christiane Casada, que l’information est publique et que l’Etat se réserve le droit de passer par les voies réglementaires ».