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Les distributeurs, dans le viseur des producteurs de semences de maïs

Le | Agrofournisseurs

Le 26 novembre se sont tenues les assemblées générales de la FNPSMS (1) et de l’AGPM. L’occasion, pour les présidents des deux structures de faire part de leur inquiétude sur la pérennité de la production de semences de maïs en France. En cause, des tensions économiques et une répartition de la valeur au sein de la chaîne de production jugée inéquitable. Dans le viseur, la distribution !

Les distributeurs, dans le viseur des producteurs de semences de maïs
Les distributeurs, dans le viseur des producteurs de semences de maïs

 

Avec 80 400 ha de maïs semences implantés en France, le programme de multiplication 2020 est l’un des plus hauts de ces dernières années. « Cette surface n’a toutefois pas permis de reconstruire les stocks, car les résultats techniques sont historiquement bas, à 86 %, souligne Pierre Vincens, président de la FNPSMS, lors de l’assemblée générale de l’AGPM le 26 novembre. En cause, bien évidemment, le climat. » Pour 2021, les surfaces devraient augmenter, tant en France que chez nos voisins européens. Le chiffre de 90 000 ha est évoqué par la profession. « Mais attention à ne pas surinvestir, prévient Pierre Pagès, le président de l’AGPM. Nous pouvons nous donner les moyens pour des pics de production à 90 000 ha, mais il ne faut pas se calibrer sur ce niveau ».

Des agriculteurs déçus

Une prudence confirmée par Pierre Vincens. « Nous aurons du mal à placer les 90 000 ha, confie-t-il. Côté agriculteurs, les résultats économiques déçoivent pour la troisième année consécutive. Aujourd’hui, un agriculteur sur deux fait des semences par obligation : soit pour rentabiliser ses investissements, soit par manque d’opportunités sur d’autres productions. La question de la répartition de la valeur, au sein de chaque maillon de la chaîne, doit être posée et la réponse, apportée de façon transparente. La production de semences est un métier technique. Or, sans rentabilité, nous risquons de perdre cette expertise. La distribution connaît nos difficultés : l’agriculteur ne doit pas être la variable d’ajustement. »

Relancer les discussions

Pierre Pagès confie qu’un nouveau travail a été lancé avec la distribution pour, précisément, « savoir où va l’argent. Une enquête auprès de la distribution va être menée pour voir comment la valeur de cette production est redistribuée et à qui. Nous devons aborder ces échanges sereinement. Il en va de la survie de la filière sur le territoire français ».

(1) Fédération nationale des producteurs de semences de maïs et de sorgho

(2) Association générale des producteurs de maïs